L’Algérie célèbre, aujourd’hui, le double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l’UGTA.
Une date phare qui a non seulement mis l’Algérie indépendante au-devant de la scène politique internationale mais ouvert également la voie au recouvrement définitif de sa souveraineté sur l’ensemble de ses ressources et ses richesses naturelles. La mobilisation et l’engagement résolu des travailleurs de Sonatrach ont permis à l’Algérie de relever le défi posé par l’arrêt de l’exploitation des puits de pétrole dans le sud du pays par les compagnies françaises suite à la nationalisation des hydrocarbures en 1971.
Ils ont réussi ce pari sans aucune aide ou appui de l’étranger. Car nul ne peut nier que, dès l’annonce par le président Houari Boumediene, le 24 février 1971, à la Maison du peuple, de la nationalisation des hydrocarbures, les travailleurs et les cadres de Sonatrach, ainsi que les étudiants de l’Institut du pétrole de Boumerdés se sont mobilisés pour prendre la relève et combler le vide laissé par les compagnies françaises. Badreddine Mohamed Lakhdar, ancien SG de la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie (FNTPGC) confirme qu’en dépit de l’annonce subite de la nationalisation des hydrocarbures, le syndicat a su mobiliser les travailleurs et les cadres de Sonatrach pour relever le défi. En fait, la nationalisation des hydrocarbures figurait parmi les priorités inscrites, dès 1963, dans l’agenda des options politiques, économiques et diplomatiques de l’Algérie. Un bon départ régi par des textes de loi, confirmant et confortant la souveraineté de l’Algérie sur ses richesses, en l’occurrence l’ordonnance signée deux mois après, promulguant la loi fondamentale sur les hydrocarbures et définissant le cadre dans lequel devait s’exercer dorénavant l’activité des sociétés étrangères en matière de recherche et d’exploitation pétrolières. La nationalisation des hydrocarbures a permis à l’Algérie de prendre possession de 51% dans le capital des sociétés françaises, alors qu’elle n’en détenait que 49%. Cette démarche a ouvert de nouvelles opportunités pour le développement de l’économie nationale dans une conjoncture complexe qui augurait, vu les bouleversements à l’échelle mondiale, d’un nouvel ordre économique mondial. Un choix qui a hissé le Groupe Sonatrach au rang des leaders mondiaux dans le domaine de l’industrie pétrolière et gazière. Les exportations algériennes de pétrole et de gaz ont, à l’époque, généré plus de 800 milliards de dollars. Ce qui a permis le financement du développement économique et social du pays et assuré l’entame d’un développement. L’option de nationalisation, fruit de longues et rudes négociations avec les autorités françaises, a fait de l’Algérie un pionnier du processus de nationalisation de son industrie pétrolière et gazière. L’autre grande victoire est celle de pouvoir servir de modèle pour les autres pays producteurs, qui ont pris l’exemple algérien pour nationaliser leurs richesses minières. A l’exemple de la Libye, de l’Irak, du Venezuela et de plusieurs autres pays dans le monde.
Synthèse S. Dj