« Nathan, le sage » au TNA les 14 et 15 février prochain : Un message humaniste pour consolider les liens intercommunautaires

« Nathan, le sage » au TNA les 14 et 15 février prochain : Un message humaniste pour consolider les liens intercommunautaires

Par Sihem Bounabi

A l’occasion de la représentation, pour la première fois en Algérie, de la pièce «Nathan, le Sage», au Théâtre national d’Alger (TNA) Mahiedine-Bachtarzi, les 14 et 15 février prochain, une conférence de presse a été animée, hier au TNA, par Bertrand Kazmareck, metteur en scène de la pièce, Djamel Bedra, président de la mosquée Errahma d’Istres, qui interprète le rôle du derviche dans la pièce, et de Brahim Djellouadji, P-DG de la boîte événementiel et de tourisme Med Voyages, principal organisateur de cette représentation en Algérie pour la promotion de l’esprit du « Vivre ensemble en paix », dans un message de tolérance religieuse et d’hymne à la paix et l’amitié.

Djamel Bedra, président de la mosquée Errahma d’Istres, en France, déclare à cette occasion que le but principal de la pièce est de contribuer efficacement à rapprocher les différentes communautés en étant utile à renforcer l’amitié entre les personnes au-delà des clivages religieux. Il illustre ces propos en citant un hadith du Prophète Mahomet QLSSL qui, lorsqu’il a été interrogé «qui est le meilleur des hommes ? » Il a répondu que « le meilleur des hommes est celui qui est utile aux hommes ».

L’intervenant précisera que le discours véhiculé à travers cette représentation n’est pas un débat ou un discours religieux, mais un discours humaniste pour consolider les liens entre les humains au-delà de leur appartenance religieuse. Il ajoute également : «Je suis d’origine algérienne et musulmane, vivant en France, le plus important pour moi et de construire un dialogue humaniste au-delà de l’appartenance religieuse.» Il souligne aussi que «je suis conscient qu’en tant que musulman vivant en France, quelquefois on fait peur. Donc il s’agit de comment sortir de cette zone de peur et faire ressentir la confiance intercommunautaire ».

Pour sa part, le metteur en scène français Bertrant Kazmareck, tout en consolidant la volonté de transmettre un discours humaniste et renforcer l’amitié interreligieuse, confie : « Certes, lors de la première représentation en France, on a eu des résistances dans toutes les communautés. Puis, suite aux échos de la première, les personnes de différentes confessions sont venues à la deuxième représentation et cela a fait basculer les opinions des uns et des autres au point où certains spectateurs étaient en larmes.» Il enchaînera : «C’est quelque chose de beau et en même temps qui interpelle, car cela illustre le fait que le climat est tellement inquiétant, aujourd’hui, que lorsque l’on voit des chrétiens et musulmans ensemble sur les planches cela émeut aux larmes. »

Le metteur en scène mettra ainsi en exergue la nécessité de canaliser cette énergie d’amitié de « Vivre ensemble », partagée sur les planches par les différentes confessions, à l’impact concret plus puissant que tous les discours théoriques. Bertrand Kazmareck souligne à ce sujet qu’« on tient vraiment à produire quelques choses de concret pour les jeunes. Il s’agit de consolider concrètement les liens d’amitié entre les différentes communautés pour une meilleure compréhension de l’autre dans une démarche humanistes ».

Par ailleurs, le P-DG de Med Voyages, Brahim Djellouadji, a annoncé que le grand comédien algérien Sid Ahmed Agouni a accepté le parrainage artistique de cette représentation en Algérie. Il a aussi annoncé la présence probable, le 14 février prochain, de Richard Martin, un grand ami de l’Algérie, directeur du théâtre le « Touquet » à Marseille. Brahim Djellouadji a également souligné l’importance de fédérer les différentes énergies des entreprises publiques et privées algériennes dans la chaîne de production culturelle et touristique, tout en relevant la responsabilité des médias dans la promotion de l’esprit du « Vivre ensemble ».

Le grand public est ainsi convié à assister à la représentation de cette pièce, qui sera interprétée sur les planches du TNA, les 14 et 15 février prochain, par une vingtaine de membres de l’association Amitié inter-religieuse (AIR) de la ville d’Istres de France, eux-mêmes des croyants de confessions différentes. La pièce est une adaptation du philosophe allemand Lessing et mise en scène par Alice et Bertrand Kazmareck. Il est à noter que créée le 5 février 2018 à Istres, Amitié Inter-religieuse est une association réunissant des personnes issues de différentes religions afin d’approfondir leur compréhension mutuelle et d’apporter leur contribution à la construction d’un avenir de justice, de paix et de liberté. Son objectif est de créer un espace de dialogue, de débats et d’actions communes.