Après avoir donné un sublime concert lors du mois de Ramadhan dernier au palais de la Culture Moufdi-Zakaria de Kouba, la chanteuse Nassima Chabane, fixe rendez-vous aux mélomanes, aujourd’hui 2 mai, à partir de 20h30, à la salle Ibn Khaldoun pour un récital de haute facture.
Nassima Chabane débarque de Paris à Alger pour animer un concert la hauteur des espérances de son fidèle public. Comme le veut la tradition, une conférence de presse a été animée hier par la chanteuse arabo –andalouse, Nassima Chabane, au niveau du Centre scientifique et de loisirs à Alger. L’artiste n’a pas caché son bonheur de retrouver son public. Ce cher public qui l’a vu débuter et évoluer. «Au-delà de la musique et pour le public qui m’a vu grandir, je vais lui parler avec des mots sincères et vrais qui émanent du cœur».
En grande professionnelle, elle dévoilera une partie du programme de cette soirée spéciale de retrouvailles. Ainsi à l’occasion de la célébration du Mois du patrimoine, elle compte bien proposer un récital dans la pure tradition d’une «qaâda» en offrant une «wasla» suivie d’une nouba. Elle continuera son répertoire par ses propres compositions, exhumées de son célèbre et inoubliable album «Des racines et des chants». Un opus rendant un hommage posthume à ses aînés parmi lesquels, Mustapha Leqbabti, exilé en Egypte par la France coloniale, ou encore le regretté violoniste Abdelghani Belkaïd-Ahmed décédé en 2012. Nassima Chabane a annoncé qu’elle présentera le 27 mai en avant-première son dernier album consacré à la poésie soufie de l’Emir.
Pour rappel, Nassima, de son vrai nom Nacéra Chabane, est née à Blida. A l’âge de sept ans, elle rejoint le conservatoire de sa ville natale. Elle s’initie auprès des plus grands maîtres tels que Hadj Medjbar, qui lui enseigne les techniques instrumentales et Dahmane Ben Achour qui lui inculque les secrets de l’art de la nouba. Élève très douée, elle obtient une place de soliste au sein du prestigieux ensemble « El Widadia » fondé en 1932 et collabore avec la formation musicale Nedjma. Encouragée et soutenue par des cheikhs tels que Mohamed Benguergoura, Sadek Bedjaoui et Hadj Hamidou Djaidir, la carrière de Nassima prendra le chemin du succès.
Devenue très populaire en 1979, elle est sollicitée pour enregistrer une anthologie de la musique arabo-andalouse et ses dérivés populaires avec la Radio télévision algérienne (RTA). En 1984, accompagnée de l’Orchestre symphonique d’Alger, elle exécutera avec brio, la totalité de la nouba Zidane, harmonisée par le professeur Bradaï dans le but de rapprocher la musique classique occidentale de la musique arabe savante. Sa carrière professionnelle la portera aussi sur le devant de la scène internationale à travers les cinq continents.
Entre 1987 et 1994, Nassima animera pour la télévision algérienne une série d’émissions dédiées au patrimoine musical et poétique maghrébin. A partir de 1994, elle s’installe en France et s’ouvre à d’autres musiques. Sa volonté de faire du chant un carrefour d’échanges et de dialogue l’amène à faire connaître son art à travers toute l’Europe. Elle a enregistré les douze noubas, notamment la nouba Dhil, qui a vu la sortie d’un CD en 1999 chez Playa Sound.
Par Manil Samir