Des éléments de l’armée nationale populaire (ANP) ont arrêté le 15 mars un quatre narcotrafiquants à Béchar et ont saisi les 500 kilogrammes de kif qui étaient en leur possession.
L’information, révélée par un communiqué du ministère de la Défense, est presque « normale ». L’armée lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue, notamment dans les régions frontalières, et communique ces résultats tout le temps.
Là où cette histoire commence à ressembler à la série Narcos, même si elle ne se déroule pas à Medellín dans les années 80, c’est quand on apprend qu’un des quatre trafiquants arrêtés à Béchar est… candidat aux législatives de mai 2017.
L’homme en question, 56 ans, est identifié uniquement par ses initiales, K. M. Selon les informations rapportées mardi 21 mars par le quotidien El Khabar, cet enseignant à la retraite a été choisi par le parti FNA (Front National Algérien) pour occuper la deuxième place de la liste du parti à Béchar pour les prochaines élections.
Le journal dresse le portrait d’un homme connu pour sa « bonté » et sa « bonne éducation » par ses amis et ses voisins. Il a travaillé aussi comme « Raqi » et a compté parmi ses clients de grands responsables de la région vu « l’efficacité de sa roqia ».
La « roqia efficace » est visiblement très lucrative car cet ancien enseignant a pu ouvrir une supérette à Ouled Yaïch à Blida. Elle lui a également permis de tisser des relations en politique, de décrocher une candidature pour accéder aux législatives et à l’immunité parlementaire.
Pas de chance cependant. Un mois avant le scrutin, des éléments de l’armée ont arrêté K.M. en possession de 25 kilogrammes de drogue. L’enquête a permis de mettre la main sur trois autres trafiquants et la grande quantité de kif en leur possession.
Les suspects, ajoute le journal arabophone, font l’objet d’une enquête approfondie menée par les éléments de la gendarmerie nationale à Béchar.