Nacera, voilée sur une affiche municipale, devient la cible d’une polémique en France

Nacera, voilée sur une affiche municipale, devient la cible d’une polémique en France
Le voile jaune de Nacera sur une affiche municipale strasbourgeoise a suffi à enflammer le débat politique dans la ville.

Une affiche municipale à Strasbourg, sur laquelle figure une femme voilée, a déclenché une vive polémique. La controverse a débuté sur les réseaux sociaux, notamment à travers des relais de l’extrême droite, avant d’atteindre la scène politique locale.

Dans le cadre de sa campagne « Strasbourg-La douceur de ville« , lancée pour la Journée internationale des personnes âgées du 1er octobre, la municipalité a affiché les portraits de huit seniors. Parmi eux, Nacera, 66 ans, pose avec un large sourire. Pourtant, seule son image a provoqué une polémique : la cause en est son hijab jaune qu’elle porte.

La première vague d’indignation concernant l’affiche strasbourgeoise est venue de l’extrême droite. La militante Alice Cordier, du collectif Némésis, a dénoncé le 27 septembre sur X un « symbole d’oppression et d’inégalité« . Peu après, Emmanuelle Brisson, ancienne candidate LR, a fortement critiqué la mairie, affirmant que le choix d’une femme voilée pour incarner la douceur de la ville était une « honte qui tourne le dos à la laïcité« .

Le message de cette dernière a été largement partagé sur les réseaux sociaux. La polémique a ensuite été amplifiée par les médias du groupe Bolloré, Le Journal du Dimanche et CNews.

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Une affiche avec une femme voilée déclenche la polémique à Strasbourg

Le collectif Les CitadElles, regroupant des militants et des associations féministes, universalistes et laïques, a également pris position. Il dénonce « la banalisation du port du voile » et « l’avancée des islamistes qui marquent leur territoire« .

Dès le lendemain, le débat s’est intensifié sur les réseaux sociaux au sein même de Strasbourg. L’élue socialiste Pernelle Richardot a vivement critiqué la municipalité Berseghian, l’accusant de « prosélytisme« . Elle a déploré un « calcul électoral des plus cyniques » et précise que son indignation serait la même si l’affiche présentait « une croix ostensible ou une kippa« .

La majorité municipale se défend et dénonce l’hypocrisie

La majorité municipale a répondu aux critiques. Floriane Varieras, adjointe chargée de la ville, a rappelé que l’affiche s’inscrivait dans une campagne visant à obtenir le label « ville amie des aînés« . Par ailleurs, elle a précisé que la ville a souhaité mettre à l’honneur « les Strasbourgeois et Strasbourgeoises » ayant participé à des séminaires.

Prenant une posture plus ferme, l’élue Nadia Zourgui a souligné le parcours de ces femmes arrivées en France dans les années 1960. Elle a rappelé, de façon percutante, qu’elles « ont passé leur vie à garder nos gosses, à faire notre ménage, à nous soigner » déplorant qu’il n’y avait personne « pour se plaindre » à l’époque de leur labeur dans les Ehpad.

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