Nacer Mehal «Nous allons combattre le trabendisme journalistique»

Nacer Mehal «Nous allons combattre le trabendisme journalistique»

«Certains journaux sont tirés et restent dans les imprimeries»

«Les éditions en papier disparaîtront», a indiqué le ministre qui a incité «les éditeurs à se préparer à passer à la tablette».



«Nous ne connaissons pas le programme d’impression et de diffusion des journaux», a indiqué le ministre de la Communication, Nacer Mehal, qui a ajouté que «certains journaux sont tirés et restent dans les imprimeries». De tels aveux renseignent largement que le ministère de tutelle est à la page tandis que l’état des lieux, qui caractérise actuellement la presse écrite n’augure rien de bon étant donné que cette dernière (presse écrite) est marquée par l’invasion des squatteurs et des intrus qui n’ont aucune relation, ni de près ni de loin, avec la profession du journalisme et encore moins avec le monde de la presse. Le ministre a, dans ce sens et sans pour autant s’étaler, annoncé que son département prendra des décisions qui s’imposent. «Il faut qu’on combatte ça», a-t-il affirmé ajoutant que «les récépissés des journaux sont vendus comme dans la rue de la Bastille». À noter que la rue de la Bastille (rue des Aurès actuellement) abrite le plus grand marché populaire situé dans le centre-ville d’Oran. Ce n’est pas tout. En présidant le forum des citoyens du groupe de presse Ouest Tribune, le ministre, tout en prédisant un avenir peu reluisant pour la presse écrite, a été très critique vis-à-vis du secteur audiovisuel, l’Entv en particulier. Se référant aux études faites par les Occidentaux, Nacer Mehal a laissé entendre que «la durée de vie de la presse écrite ne dépassera pas 20 ans». «Les éditions en papier disparaîtront», a-t-il indiqué avant d’inciter les éditeurs à passer à la presse électronique. «Les éditeurs doivent se préparer à la tablette», a-t-il recommandé. Avant d’aborder la nouvelle loi sur l’information, Nacer Mehal a indiqué que ladite loi a été élaborée en concertation avec les professionnels de la presse et ce, après avoir tenu 70 réunions. Autant de mesures ont été prises dont la nécessité de mettre les garde-fous qui régiront la presse y compris la presse électronique. «Les médias électroniques se développaient sans cadrage juridique». Le secteur de l’audiovisuel, et sa nécessaire remobilisation, s’est taillé la part du lion des diatribes lancées ouvertement par le ministre de la Communication qui a indiqué que «le redémarrage de l’Entv nécessite beaucoup d’efforts». Pourtant, a-t-il expliqué, «la télévision recense environ 70 métiers alors que celle-ci connaît beaucoup d’insuffisances». Le ton est donc à la réhabilitation de l’Entv, le but principal est d’accrocher les téléspectateurs algériens. «Nous sommes au milieu de défis d’un monde moderne», a-t-il affirmé ajoutant avec enthousiasme et sans avancer quelle sera la politique à mettre en oeuvre, que la Télévision algérienne retrouvera sa place. «Nous allons réconcilier la télévision algérienne avec le public et ce dans une sorte de plan Marshall», s’est-il engagé. Dans ce chapitre bien nommé, les premiers concernés sont les journalistes et le personnel de l’Entv. Ces derniers sont appelés à jouer un rôle de premier ordre dans le captage des téléspectateurs. Là encore, le ministre l’a indiqué en déclarant que «le monde de l’Entv doit se remobiliser en défendant la télévision». Les problèmes socio-professionnels des hommes et femmes des médias n’ont pas été en reste de l’intervention du ministre qui a estimé que la nouvelle loi de l’information vient à point nommé pour ne rien laisser au hasard et ce, en mettant fin à la précarité de la situation professionnelle des journalistes.

La même loi mettra un terme à l’absence de cadre de l’organisation du métier du journaliste qu’il soit dans la presse écrite ou dans le secteur audiovisuel.

«Dans ce cadre, 63 nouveaux articles ont été introduits, 51 autres ont été amendés alors que la liberté d’expression n’est le monopole de personne», a encore une fois affirmé Nacer Mehal.

A décortiquer une telle déclaration, le ministre laisse croire que le nouveau Code de l’information, bien que controversé par les journalistes, sera maintenu tel qu’il a été élaboré, notamment les volets liés au droit de réponse, la suppression de l’emprisonnement des journalistes et les lourdes amendes à payer en cas de diffamation avérée.