Nacer, le fils de Mohamed Boudiaf, est mort : retour sur le parcours d’une vie dédiée à la vérité

Nacer, le fils de Mohamed Boudiaf, est mort : retour sur le parcours d’une vie dédiée à la vérité
Décès de Nacer Boudiaf

Nacer Boudiaf, fils de l’ancien président du Haut Comité d’État, Mohamed Boudiaf, est décédé avant-hier à Bruxelles, des suites d’un cancer fulgurant, à l’âge de 62 ans.

L’annonce a été confirmée par son frère, Tayeb Boudiaf, suscitant une vive émotion à travers l’Algérie et au sein de la diaspora.

Depuis plus de trente ans, Nacer Boudiaf s’était donné pour mission de lever le voile sur l’assassinat de son père, tué le 29 juin 1992 à Annaba, défiant les versions officielles et exigeant une réouverture du dossier.

Sa disparition marque la fin d’un combat obstiné, celui d’un fils déterminé à défendre la mémoire d’un homme dont la mort avait bouleversé tout un pays en direct sur les écrans de télévision.

Nacer Boudiaf s’éteint à 62 ans : une lutte infatigable pour la vérité

Nacer Boudiaf s’était imposé dans l’espace public par sa ténacité et sa présence médiatique. Organisateur de conférences et d’allocutions publiques, il contestait la thèse de « l’acte isolé » et réclamait que les véritables responsables soient identifiés.

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Tout au long de sa vie, il a dénoncé les zones d’ombre autour de l’assassinat de son père. Tout en défendant des causes nationales et sociales. Il a également suivi de près les projets et initiatives touchant la société algérienne, en Algérie comme à l’étranger.

Ce rôle de gardien de mémoire et de militant citoyen lui a valu reconnaissance et respect parmi de nombreux acteurs politiques et militants, qui ont salué sa constance et son courage.

Décès de Nacer Boudiaf : un héritage de mémoire et d’engagement

Nacer Boudiaf était également connu pour son attachement profond à l’héritage familial.  Ainsi qu’aux symboles qui l’avaient marqué dès son enfance. Passionné de football, il suivait de près l’Union sportive de la médina d’Alger (USMA). Club qu’il considérait comme faisant partie de son patrimoine personnel, héritage qu’il partageait avec son père. « Ce club est mon équipe depuis toujours… USMA », confiait-il souvent. Évoquant les souvenirs des matchs partagés avec Mohamed Boudiaf au stade de Bologhine.

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Outre son engagement sportif et social, Nacer Boudiaf a laissé une trace littéraire à travers son essai biographique « Si Tayeb El-Watani, L’espoir assassiné ». Dans lequel il revient sur l’assassinat de son père et sur la dimension politique de Mohamed Boudiaf. Tout en critiquant la version officielle de l’événement.

Essai biographique "Si Tayeb El-Watani, L’espoir assassiné" - Nacer Boudiaf

Essai biographique « Si Tayeb El-Watani, L’espoir assassiné » – Nacer Boudiaf

Mohamed Boudiaf, né en 1919 à M’sila, figure historique de la révolution algérienne et membre du groupe des « Six », dirigeait l’État algérien depuis seulement six mois lorsqu’on l’a assassiné. Le décès de Nacer Boudiaf rappelle l’importance de cette mémoire. Ainsi que la lutte persistante pour la vérité autour de l’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire contemporaine de l’Algérie.

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Nacer Boudiaf laisse derrière lui un héritage fait d’engagement, de fidélité à ses convictions et de volonté de rendre justice à l’histoire de son père.