Nabila Goumeziene, directrice de la culture à Tizi Ouzou: « Nos infrastructures sont de grande qualité »

Nabila Goumeziene, directrice de la culture à Tizi Ouzou: « Nos infrastructures sont de grande qualité »

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Nabila Goumeziane revient, dans l’entretien qu’elle nous a accordé, sur les potentialités dont dispose la wilaya en matière culturelle.

L’Expression: La wilaya a bénéficié de vrais projets structurants. Où en sont les travaux?

Nabila Goumeziene: Comme vous l’avez vu lors de la visite de Monsieur le ministre de la Culture dans notre wilaya, nous venons d’inaugurer le théâtre de verdure. Un joyau architectural qui apportera incontestablement à la culture et aux artistes tout ce qui leur manquait. Pour faire profiter le maximum d’artistes de cette belle infrastructure, Nabila Goumeziene, directrice de la culture, a aussi tout fait pour récupérer les sous-gradins qui ont été récupérés. Au lieu de rester vacants et inutiles, ils ont été aménagés en espace de rencontre pour les artistes, une espèce de cafétéria comme au bon vieux temps. Le théâtre offre aussi une grande galerie dédiée aux arts plastiques qui permettra aux artistes d’exposer leurs travaux et ainsi faire connaître leurs oeuvres.

Qu’en est-il du cinéma Djurdjura?

Les travaux de la mythique salle Djurdjura sont presque terminés. Nous sommes à plus de 70% de réalisation. Les retards accusés sont dus à plusieurs facteurs. Il nous a fallu tout d’abord démolir entièrement l’ancienne bâtisse et tout reconstruire. L’entreprise réalisatrice a eu de grandes difficultés et a dû déposer le bilan. Il aura ainsi fallu du temps pour rechercher une autre entreprise. L’autre difficulté qui a causé ce retard a été posée par la situation de la salle en plein centre-ville. Les travaux étaient effectués en prenant en compte la proximité des maisons, de la route et des commerces avoisinants. Nous avons également déployé beaucoup d’efforts pour convaincre les propriétaires de la cafétéria adjacente, de sa démolition. Les travaux sont à un taux d’avancement qui doit dépasser les 70% et les choses s’accélèrent pour réceptionner bientôt ce joyau mythique du cinéma.

La visite du ministre de la Culture a vu le lancement de plusieurs projets cinématographiques, pouvez-vous en dire un peu plus?

Oui, il y a eu d’abord le coup de manivelle pour la réalisation d’un film sur la vie et l’oeuvre de Si Mohand Oumhand. Ce fut un moment très fort et très émouvant. Il s’est déroulé à Djemaâ Saharidj. Beaucoup d’artistes y ont pris part. Le film est d’une symbolique très forte. Il y a eu aussi un autre moment très fort. La projection du film sur Juba II.

Le musée Matoub Lounès a été aussi une escale importante. L’espace sera géré par la Fondation Matoub Lounès. Il va permettre la pérennisation de toute son oeuvre. C’est aussi un hommage à tous les artistes. Il reflètera par ailleurs, toute la dimension algérienne de ce grand homme. C’est une consolidation de l’identité algérienne et sa consécration

Pour plusieurs raisons, la gestion de la culture à Tizi Ouzou est une mission difficile. Qu’en pensez-vous?

La gestion de la culture est d’abord une affaire de tous. Nous avons le mouvement associatif, qui est le prolongement de notre travail dans les communes et les villages. Nous avons aussi un réseau de bibliothèques très dense avec 63 bibliothèques communales dont 54 complètement équipées.

C’est d’une importance indéniable. Une bibliothèque de lecture publique en ville avec 7000 adhérents. Nous avons instauré une véritable dynamique culturelle dans la wilaya. Aujourd’hui cela se voit d’ailleurs, le public a le choix. Il y en a pour tous les goûts. Ceux qui veulent des galas artistiques en ont, ceux qui aiment le théâtre et la lecture, de la musique classique…

Très riche en patrimoine matériel et immatériel, la wilaya est un musée à ciel ouvert. Comment gérez-vous tout cela?

A mon humble avis, le patrimoine matériel n’est qu’un reflet du patrimoine immatériel. Nous accordons une grande importance au patrimoine. C’est le socle de la culture. Nous avons d’ailleurs un salon du patrimoine matériel qui se tient chaque année. Consacrer un salon exprime également l’intérêt que porte l’Etat à ce volet.

D’ailleurs, pour approfondir le travail sur ce volet, nous avons signé une convention avec le Cnrpah pour la réalisation d’une carte patrimoniale de la wilaya. Ce sera une grande banque de données pour tous les travaux.

Un dernier mot pour terminer?

C’est un grand honneur que d’être à la tête d’un secteur de la culture dans une wilaya qui est un véritable musée en plein air. Très riche et très dynamique, la culture à Tizi Ouzou a nécessité l’apport de tous.

Le mouvement associatif est un partenaire incontournable pour notre travail. Je dois mentionner aussi que les élus et tous les organismes de l’Etat portent un intérêt très grand pour la culture. Ce sont des partenaires très importants pour la réussite de notre mission. Tous les acteurs sont importants. Imaginez un gala ou une activité sans la commission de sécurité qui veille.