Le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nabil El-Arabi, a entamé hier une visite de travail de trois jours en Algérie. M. Nabil El-Arabi a été accueilli, à son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene, par le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. La visite sera « l’occasion d’échange de vues et de coordination autour des développements en cours dans le monde arabe », a-t-on indiqué. Elle permettra également de se concerter autour « des voies et moyens de développer le système d’action arabe commune », de manière à ce qu’il soit un outil « efficace qui permettra de bâtir un édifice arabe solide à même de répondre aux aspirations des peuples arabes ».
Nabil El-Arabi :
« L’Algérie a réalisé un bond en matière de relations internationales »
Le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nabil El-Arabi, a indiqué hier que l’Algérie « a réalisé un bond en matière de relations internationales » et que sa visite à Alger visait à « tirer profit des vues du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, concernant les questions arabes ». Dans une déclaration à la presse à son arrivée à Alger, M. El-Arabi a précisé que « l’Algérie, pays de 1,5 million de martyrs, a réalisé un rebond dans les relations internationales », ajoutant qu’il se trouvait en Algérie pour des concertations avec le gouvernement algérien et « tirer profit des vues du Président Bouteflika concernant les questions arabes », y compris « le développement de la Ligue arabe ». M. El-Arabi a affirmé que « plus qu’un Etat pivot, l’Algérie est un Etat qui a réuni tous les Arabes ». Le secrétaire général de la Ligue arabe a rappelé, à cet égard, que « le Président Bouteflika est le plus ancien homme politique dans la région et un grand militant politique ». « Je suis heureux de pouvoir écouter ses points de vue sur les questions arabes et d’en tirer profit », a-t-il dit. Il a ajouté que la lutte de l’Algérie contre le colonialisme faisait « la fierté de tous les Arabes », soulignant que « l’Algérie est aujourd’hui le plus grand pays africain » et qu’elle a réalisé « un progrès considérables » et « recèle d’énormes potentialités, notamment en ressources humaines, pétrolières et hydriques ». S’agissant des élections législatives du 10 mai prochain en Algérie, M. El-Arabi a affirmé que la mission d’observateurs de la Ligue arabe comprend 130 observateurs, ajoutant que ces élections seront « démocratiques et régulières ».
M. Medelci s’entretient avec Nabil El-Arabi
Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, s’est entretenu hier à Alger avec le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nabil El-Arabi, en visite de travail de trois jours en Algérie. L’entretien, qui s’est déroulé au siège du ministère des Affaires étrangères, s’est élargi par la suite aux membres des deux délégations.
Conférence conjointe El-Arabi-medelci :
« Les 132 observateurs arabes seront présents dans toutes les wilayas»
L’envoi prochain de 132 observateurs arabes pour superviser les élections législatives «renseigne à la fois sur le poids considérable dont jouit l’Algérie et son rôle déterminant dans la région, ainsi que l’intérêt qu’accorde la Ligue arabe à la coopération avec ce pays», a déclaré hier le secrétaire général de la Ligue arabe, le Dr Nabil El-Arabi, lors d’une conférence conjointe avec Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, tenue au siège du MAE. L’hôte de l’Algérie a notamment souligné que ces observateurs «sont très expérimentés». Mieux, ils bénéficieront, en prévision du scrutin du 10 mai, «d’une session de formation supplémentaire assurée par l’Organisation des Nations unies».
Répondant à une question relative au champ d’intervention de cette commission, M. El-Arabi a fait remarquer que «ces observateurs seront présents dans les 48 wilayas». Pour sa part, Mourad Medelci a appelé les Algériens à se rendre massivement aux urnes à même d’atteindre un taux de participation «à la hauteur des 80%, si ce n’est plus». En outre, le chef de la diplomatie algérienne s’est félicité des efforts consentis «à même de concrétiser l’intégration arabe et unifier le dialogue des pays concernés». A propos des relations entre l’Algérie et la Ligue arabe, le diplomate algérien rassure que celles-ci «sont très bonnes», citant, à titre d’exemple, les différents projets communs, notamment celui du Centre de traduction arabe dont le siège se trouve à Alger. A terme, les deux parties, assure M. Medelci, «doivent travailler en étroite collaboration pour hisser les pays arabes au niveau de ceux qui transforment le savoir en projets». Quant au Dr El-Arabi, il félicite l’Algérie à l’occasion du cinquantenaire d’indépendance. Il a par ailleurs rendu hommage à deux personnalités historiques, MM. Abdelaziz Bouteflika et Ahmed Ben Bella.
Abordant les dossiers brûlants du moment, à savoir la situation en Syrie et en Palestine, M. El-Arabi estime qu’«il y a urgence à trouver des solutions». Pour l’hôte de l’Algérie, «il est temps de songer à des actions efficaces, et les pays arabes ont un rôle important à jouer». Dans le même ordre d’idées, il s’interroge : «Que peuvent donner les Arabes à la Palestine ?» De son côté, M. Medelci rappelle qu’il y a un effort important qui a été effectué par les pays arabes, mais cela demeure, à ses yeux, «insuffisant». Déterminés à aller loin dans leur action, ces pays «ont partagé la conviction pour aboutir à de meilleurs résultats». Le rôle de la Ligue arabe est des plus déterminants. Seulement, soutient M. El-Arabi, «on doit développer cette Ligue et exiger d’elle un meilleur rendement compte tenu de la situation que traverse la région et la nation arabe».
Quant à la crise syrienne, le diplomate égyptien, après avoir reconnu la gravité de la situation, affirme qu’«il est temps que l’on parvienne à un cessez-le-feu total pour que le processus politique puisse être relancé». Le règlement politique de la crise, ajoute-t-il, est pris en charge actuellement par Koffi Annan, l’ex-secrétaire général des Nations unies.
«Il faut qu’on se lève le matin sans qu’il y ait des morts.» Très sollicitée pour redonner espoir aux Syriens qui végètent dans une situation gravissime, la Ligue arabe a dépêché «163 observateurs militaires d’une grande expérience».
Pour lui, l’Algérie est un pays important qui œuvre largement au règlement de la crise. Pour appuyer la Ligue arabe dans sa mission, une commission paritaire a été créée. El sera présidée par Lakhdar Brahimi, ex-chef de la diplomatie algérienne, accompagné de certaines «têtes pensantes arabes». Dans le même volet, M. Medelci s’est félicité du «recul net de la violence en Syrie».
Fouad IRNATENE