Mustapha Nia, gérant de Celio Algérie, “La franchise, un rempart important contre l’informel”

Mustapha Nia, gérant de Celio Algérie,  “La franchise, un rempart important contre l’informel”

Ce gestionnaire de sociétés qui exploite les franchises Celio et Dixit présente dans cet entretien les avantages de la franchise pour l’économie nationale et pour la modernisation de l’activité commerciale en Algérie.

Liberté : Quel bilan peut-on dresser de la franchise en Algérie depuis l’ouverture du centre commercial de Bab Ezzouar ?

Mustapha Nia : L’arrivée des franchises internationales a amélioré le paysage commercial  en Algérie. Elle a permis de donner une plus grande disponibilité de produits que les Algériens allait chercher auparavant à l’étranger. La  présence des franchises en Algérie a permis d’accéder à des produits achetés en dinars à un bon rapport qualité-prix. Elles représentent une force d’achat par rapport à l’informel qui dans certains cas offrent des produits à des prix prohibitifs.

Quelle a été l’apport de la franchise à la modernisation du commerce intérieur en Algérie?

Je pense à un meilleur accès aux produits. Elle a permis à des Algériens de disposer de produits prisés qui n’existaient pas auparavant  sur le marché à des prix abordables. La venue de franchises internationales a permis d’accéder aux nouveaux métiers de la grande distribution qui n’existaient pas en Algérie, de créer de nouveaux emplois avec de la formation sur place et à l’étranger, une transparence et une traçabilité totale aussi bien pour les produits que pour les emplois. Ce nouveau commerce transparent est l’un des remparts les plus importants contre l’informel. Les gens ne vont pas de ce fait au souk mais s’adressent directement aux enseignes, ne vont plus acheter des produits de la contrefaçon.

Y a-t-il un engouement des clients pour les produits des enseignes internationales ?

L’arrivée des enseignes internationales a suscité l’engouement de la clientèle qui peut avoir  à sa disposition maintenant un choix important de produits. Celio par exemple a une vraie clientèle qui fréquente nos magasins, les gens prennent plaisir à trouver une diversité de produits et à offrir des cadeaux à leurs enfants et leurs amis. Nous avons une affluence intéressante que nous tentons de satisfaire mais nos approvisionnements ne sont pas tels que nous prévoyons.

Quelles sont les contraintes que rencontrent  les franchises en Algérie ?

Délais de livraison qui sont longs, transport maritime, magasinage, autant de contraintes qui peuvent freiner l’activité commerciale et contribuent à l’augmentation des coûts des produits. Les autorités peuvent nous aider à développer le commerce transparent en facilitant l’enlèvement des marchandises à travers le couloir vert. Il est clair que ceux qui s’engagent dans le couloir vert sont assujettis à des contrôles sur place et a posteriori. Cela permet de garantir des produits frais et moins chers.

Comment voyez- vous les perspectives  de la franchise en Algérie ?

Si les autorités prêtent une attention au développement de la  franchise et aux enseignes qui veulent s’installer en Algérie, nous pouvons faire en Algérie en cinq ans, ce qui s’est fait en 15 ans en Tunisie et au Maroc : un développement rapide, transparent et sérieux de la franchise. Les grandes enseignes ont permis de créer notamment en Tunisie, au Maroc et dans d’autres pays des plateformes de production industrielle pour le textile ou autres (fabrication) dans une seconde phase, soit après l’installation de leurs enseignes. La plus-value de l’arrivée des franchises internationales a été l’accent sur la formation. La particularité de ces formations, ce sont des métiers qualifiants et protégées (déclarés aux impôts, à la sécurité sociale, avec plan de carrière) à travers des formations en Algérie et à l’étranger. La franchise a, de surcroît, pour avantage de réduire l’informel. C’est aussi le meilleur récupérateur d’assiettes d’impôts pour l’état (droits de douane, TVA, TAP, sécurité sociale) grâce à la transparence et la traçabilité de l’activité.  Il suffirait d’un petit coup de  pouce de  l’État pour faire disparaître l’informel et assainir l’activité commerciale.