De retour de la capitale botswanaise, le président du Comité olympique algérien fait le point de la participation algérienne aux Jeux africains de la jeunesse, où les jeunes talents algériens ont particulièrement brillé en remportant quinze médailles d’or.
Liberté : Quelle évaluation faites-vous, Monsieur le président, de la participation algérienne aux Jeux de Gaborone ?
Mustapha Berraf : Je crois sincèrement que nous sommes dans une trajectoire positive et que les résultats obtenus dans ces joutes peuvent être considérés comme satisfaisants. Nous avons récolté quand même 47 médailles, ce qui n’est pas négligeable lorsqu’on connaît la taille des autres délégations dont certaines ont avoisiné les 260 athlètes. La prestation de nos jeunes talents en particulier dans certaines disciplines a été grandement appréciée. Il faut que le travail entamé avec le ministère des Sports continue et que le climat de sérénité qui existe se perpétue. Le comportement exemplaire est à souligner.
Pouvez-vous nous dire quelque chose sur la suite des événements ?
Nous sommes dans une logique de cohésion et d’harmonie dans le travail, il n’existe pas de miracles en sport, seul le travail paie et Dieu merci, aujourd’hui on peut considérer qu’il existe une prise de conscience générale. Nous disposons d’atouts considérables et je peux dire sans ambages que les pouvoirs publics ont mis en place une véritable politique sportive. Je crois aussi que les résultats commencent à pointer à l’horizon.
L’Algérie organisera-t-elle les prochains Jeux de la jeunesse ?
Oui, le Mouvement olympique africain a une nouvelle fois fait confiance à l’Algérie pour l’organisation de cette prochaine échéance qui j’en suis sûr sera le détonateur du sport algérien et lui permettra de s’installer comme un leader sur la scène sportive internationale. Notre collaboration avec le ministère des Sports ne souffre d’aucun écueil et le soutien du gouvernement est notre principal atout. L’Algérie sera à la hauteur, elle en a les moyens humains et infrastructurels.
Et la participation aux prochains Jeux olympiques de la jeunesse en Chine ?
Il faut déjà prendre en considération le fait que la taille de la délégation et le nombre de qualifiés est un point positif car les choses étaient et sont autrement plus difficiles. Néanmoins, il nous reste à opérer aux derniers réglages en étroite cohésion avec les fédérations concernées et ce sous la houlette du ministre des Sports qui, il faut le dire, ne ménage aucun effort. La participation aux Jeux olympiques de la jeunesse avec une forte délégation est une excellente chose.
Qu’en est-il des Jeux olympiques de Rio ?
C’est un sujet extrêmement sensible ; le sport algérien est resté pendant près de quatre années dans une situation de léthargie que j’éviterai de commenter par décence. La réanimation a été engagée depuis près d’une année et je crois sincèrement que les choses sont en train de s’améliorer de manière positive. Notre stratégie conjointe avec le ministère des Sports actuelle s’articule vers 2020, surtout lorsqu’on connaît le programme important de développement des infrastructures qui est développé par le gouvernement dans le cadre du programme du président.
L’Algérie d’ici peu pourra organiser n’importe quelle manifestation sportive internationale au même titre que ce qui a été fait par l’Afrique du Sud en 2010 et qui reste la plus grande fierté des Africains. Je puis vous assurer que tout sera fait pour que l’Algérie soit le plus dignement représentée.
L’équipe nationale de football va disputer dans quelques jours la Coupe du monde au Brésil. Comment voyez-vous cette participation ?
C’est une grande fierté pour toute l’Algérie déjà d’être le seul pays arabe à être qualifié à ces joutes de premier plan et je crois qu’il y a nécessité aujourd’hui pour tous d’être derrière notre équipe, lui dire de jouer au foot, de se faire plaisir et de nous faire plaisir car elle joue bien au football. Les athlètes sont motivés, le staff a montré ses compétences et la fédération fait montre d’un grand savoir-faire, alors faisons-leur confiance et affichons-leur notre soutien total et inconditionnel. Que certains arrêtent leurs spéculations car il s’agit de la représentativité de l’Algérie et non pas d’intérêts privilégiés. Le football est un sport, un sport merveilleux et non pas une passerelle ou un moyen pour devenir ce qu’on n’est pas.
Comment évaluez-vous nos chances ?
Nos champions défendront crânement leurs chances et je leur dis : “Bon vent, il faut y croire”.
Revenons aux Jeux de Gaborone, certaines disciplines comme le football n’ont pas participé à ces joutes. Pouvez-vous nous expliquer les raisons ?
En ce qui concerne le “sport roi”, le président Raouraoua aurait bien voulu envoyer une équipe mais la catégorie d’âge actuelle sur laquelle ils travaillent ne répondait pas aux critères, quant aux autres fédérations, c’est leur choix, libre ; chacun est responsable de sa discipline. Nous ne pouvons pas exercer des pressions sur eux. C’est un de nos grands regrets car comme je l’ai souligné plus haut, certains pays ont été présents dans les 23 disciplines inscrites aux Jeux alors que nous n’étions présents que dans 13 sports. C’est une des raisons qui a fait que le Nigeria soit passé au 3e rang à notre place en nous dépassant d’une seule médaille.
Pour conclure ?
C’est le moment de canaliser toutes nos énergies et de nous mobiliser autour du plan d’action initié par le gouvernement qui s’inscrit dans une logique de modernité et de progrès car on ne peut applaudir avec une seule main et nous avons aujourd’hui besoin de toutes les forces vives de la nation. La jeunesse algérienne dispose d’un grand potentiel, alors donnons-lui la chance de faire ses preuves!
M. T.