Mustapha Benbada a affirmé jeudi que la situation «se normalisera dès cette semaine» et que «les prix des produits concernés par la flambée, notamment l’huile et le sucre, baisseront».
Les émeutes qui ont éclaté aux quatre coins du pays ont provoqué une première réaction du gouvernement. En effet, le gouvernement a décidé de faire machine arrière sur l’application de certaines lois afin d’apaiser les esprits. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a affirmé jeudi que la situation «se normalisera dès cette semaine» et que «les prix des produits concernés par la flambée, notamment l’huile et le sucre, baisseront».
«Nous estimons que nous avons commencé à maîtriser cette crise et espérons qu’elle se terminera la semaine prochaine», a déclaré le ministre lors d’une réunion tenue avec les transformateurs et importateurs de sucre et d’huile. M. Benbada a en outre affirmé que les problèmes qui ont conduit à cette situation de crise, notamment les nouvelles conditions d’approvisionnement en produits de large consommation imposées aux grossistes et détaillants, «ont été résolus».
Il a fait savoir à cet égard qu’il a été convenu avec ces opérateurs d’œuvrer en faveur d’un règlement de la crise, indiquant qu’ils ont accepté d’annuler les nouvelles conditions imposées en début d’année aux marchands de gros et qui, ajoutées à la hausse des prix sur les marchés mondiaux, ont déstabilisé l’approvisionnement en produits de large consommation d’où la hausse subite de leurs prix. «Les commerçants sont appelés à s’approvisionner normalement en huile et en sucre auprès des unités de production et des importateurs, et à en doter tous les points de vente selon les prix convenus», affirme-t-il.
Pour le ministre, ce sont les grossistes qui sont à l’origine de cette flambée surprenante des prix. «La hausse des prix de ces deux denrées est due aux pratiques illégales de certains commerçants qui ont vendu les anciens stocks à des prix élevés et injustifiés, notamment après que les producteurs eurent imposé aux grossistes de nouvelles conditions pour les amener à se conformer aux lois en vigueur», a indiqué un communiqué du ministère du Commerce. En effet, les commerçants ont décidé de facturer aux détaillants la TVA (taxe sur la valeur ajoutée, 17%) et la TAP (taxe sur l’activité professionnelle, 2%).
Une décision que les commerçants de gros estiment nécessaire pour se préparer à l’échéance du 31 mars, date de l’entrée en vigueur de l’obligation de payer par chèque les transactions commerciales supérieures à 500 000 dinars. Selon les grossistes, ces nouvelles mesures portent sur la fourniture par les détaillants (aux grossistes et transformateurs )de documents sur leurs activités, notamment le registre du commerce, l’achat par facture, et leur bilan comptable (comptes sociaux), ainsi que l’utilisation du chèque pour les paiements de marchandises.
Le gouvernement est contraint de renoncer à ces mesures pour rétablir l’ordre. Le ministre a affirmé que les pouvoirs publics accompagneront les opérateurs économiques et les commerçants «pour assurer l’approvisionnement normal du marché national» en ces deux matières dont les cours ont connu «une hausse sensible» début janvier en dépit de leur disponibilité.
De leur côté, les producteurs et les importateurs d’huile et de sucre ont souligné qu’«ils s’attelleront dans l’immédiat et dans les prochains jours à se pencher sur cette situation de manière à préserver le pouvoir d’achat des citoyens avec l’accompagnement des pouvoirs publics», a ajouté le communiqué du ministère du Commerce.
Par Hocine L.