Le président du Conseil national de transition (CNT) libyen Mustapha Abdeljalil est arrivé dimanche à Alger pour une visite officielle de deux jours à l’invitation du président Abdelaziz Bouteflika, a-t-on constaté.
Arrivé à 16h00 (15H00 GMT), M. Abdeljalil a été accueilli à l’aéroport international Houari-Boumediene par le président Bouteflika.
Cette visite «offrira l’opportunité de se concerter sur les derniers développements survenus dans la région à la lumière des récents évènements et des défis qu’ils imposent et permettra aux deux parties de procéder à un échange de vues sur les différentes questions arabes et internationales d’intérêt commun », selon un communiqué de la Présidence de la République.
La visite de M. Abdeljalil est attendue depuis plusieurs mois.
Début décembre 2011, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, avait annoncé à Paris que le chef du CNT serait à Alger « probablement avant la fin de l’année (fin 2011) ».
Le président Bouteflika et le président du CNT se sont rencontrés à deux reprises en présence de l’émir du Qatar Cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani à la mi-novembre à Doha.
M. Bouteflika avait réaffirmé son attachement au renforcement des liens avec Tripoli dans un message au président du CNT libyen le 26 décembre dernier, à l’occasion de la fête de l’indépendance de son pays.
Les relations ont été longtemps tendues entre les anciens rebelles du CNT et Alger.
L’Algérie s’était calée sur la position de l’Union africaine (UA) réclamant dans un premier temps des négociations pour mettre fin au conflit pacifiquement et avait exprimé de vives réserves sur le soutien militaire de l’Otan aux rebelles.
Elle a fini par reconnaître le CNT le 22 septembre, dans la foulée de l’UA.
De nombreux membres de la famille du colonel Kadhafi, dont sa fille Aïcha, ses frères Mohamed et Hannibal, sa mère Safiya, sont réfugiés en Algérie depuis fin août et Tripoli réclame leur retour pour qu’ils puissent être jugés.
Fin mars, les ministres de l’Intérieur des deux pays ont signé un protocole d’accord à Alger, notamment sur l’organisation de patrouilles communes aux frontières et d’échanges d’informations sécuritaires sur la région.
Avec les longs mois de conflit libyen, la porosité des 1.000 km de frontière commune en plein Sahel a conduit à un important trafic d’armes.