Munis de passeports et de documents du hcr falsifiés, de faux réfugiés maliens affluent aux frontières

Munis de passeports et de documents du hcr falsifiés, de faux réfugiés maliens affluent aux frontières

Plusieurs personnes ont été récemment arrêtées par les gardes-frontières (GGF) de la Gendarmerie nationale près des frontières algéro-maliennes.

Il s’agit, selon la gendarmerie, de personnes munies de faux passeports et de faux documents du Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

Il s’agirait de personnes fuyant la guerre au Mali et parmi lesquelles figurent des ressortissants non maliens, explique-t-on.

La Gendarmerie nationale a installé, il y a quelques mois, de nouveaux postes avancés au niveau des frontières avec le Mali, notamment. Ce déploiement est expliqué par la situation au nord du Mali qui était, avant l’intervention militaire française, occupé par les terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).

Les personnes arrêtées ont été soumises au système automatisé d’identification par empreintes digitales (AFIS) pour débusquer les «faux réfugiés».

L’hypothèse que des membres d’Aqmi et du Mujao tenteraient d’entrer individuellement en territoire algérien en se faisant passer pour des réfugiés n’est pas écartée par les services de sécurité algériens. L’Armée nationale populaire (ANP) et la Gendarmerie nationale ont renforcé leur présence et le contrôle des 1400 kilomètres de frontières avec le

Mali pour empêcher des membres de ces deux mouvements terroristes d’accéder au territoire algérien, fuyant les raids de l’armée française au nord du Mali.

«Des instructions ont été données pour que les personnes se rendant du Mali vers l’Algérie évitent de faire le déplacement par colonnes de véhicules, afin qu’elles ne soient pas prises pour des unités d’Aqmi et du Mujao», apprenons-nous de source bien informée. Les réfugiés arrivent en petits groupes ou individuellement, ajoute-t-on.

Une source locale ajoute qu’«il est vrai que des consignes sécuritaires ont été données pour ne pas confondre réfugiés et membres des groupes terroristes, et les frontières ne sont pas fermées aux réfugiés». «Pour les réfugiés, les frontières restent ouvertes», nous a déclaré Hadj Hamou Benzeguir, président du Croissant-Rouge algérien (CRA). «Nous avons mobilisé toutes les équipes et déployé tous les moyens nécessaires pour recevoir tous les réfugiés qui arrivent en territoire algérien», nous a-t-il ajouté.

«Nous avons également mis à la disposition des enfants des réfugiés maliens se trouvant au camp de Tinzawatine, en Algérie, des trousseaux et manuels scolaires pour qu’ils puissent poursuivre leur scolarité selon le système éducatif malien», a-t-il ajouté.

Le leader du mouvement islamique de l’Azawad (MIA), dissident d’Ançar Eddine, Alghabass Ag Intallah, a récemment accusé l’Algérie d’avoir «fermé ses frontières devant notre peuple».

Cependant, à El Khalil, agglomération se trouvant à 4 kilomètres des frontières algériennes, Mohamed Moussa, «officier exégète» d’Ançar Eddine, a été enlevé par le MNLA. Un autre membre du Mujao aurait lui également été arrêté, non loin des frontières algériennes.

M. A.