Trois Européens ont été enlevés et un autre a été tué à Tombouctou (nord du Mali), affirme vendredi l’AFP de sources sécuritaires maliennes. Celui qui a été tué l’a été alors qu’il résistait à l’enlèvement avec trois autres personnes dont la nationalité n’a pas été précisées, ont indiqué ces sources. Selon une source gouvernementale malienne qui s’est confiée à Reuters, la victime était de nationalité allemande.
Ces kidnappings et ce meurtre surviennent après l’enlèvement, jeudi de deux Français dans un hôtel d’Hombori, à environ 200 km au sud de Tombouctou, par des hommes armés qui ont emmené leurs otages vers une destination inconnue.
Les deux hommes ont été enlevés jeudi vers 1h à l’hôtel « Le Dombia » d’Hombori, bourg situé entre Mopti et Gao, par sept hommes armés.
Des soldats français patrouillaient vendredi aux côtés de l’armée malienne dans cette région pour tenter de les retrouver
Les deux ressortissants français ont été identifiés par les autorités maliennes, indique la radio Europe 1.
Il s’agit de Serge Slobodan Lazarevic et de Philippe Verdon. Les deux hommes se présentaient comme des géologues en mission de prospection au Nord du Mali pour une entreprise locale, Mandé Construction immobilière.
Les autorités françaises ont un doute sur les activités réelles des deux hommes sur place, qui n’avaient pas prévenu l’ambassade de leur présence, ajoute Europe1.
La Direction générale des servies extérieurs (DGSE), chargée de négocier la libération des otages français actuellement retenus dans le Sahel, a découvert après leur enlèvement leur présence sur la zone.
Le grand nord désertique du Mali abrite des bases d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’où elle commet au Mali et dans d’autres pays du Sahel (Niger, Mauritanie et Algérie) des attentats, procède à des enlèvements d’Occidentaux et se livre à divers trafics.
9 otages européens
Ce sont désormais au total neuf ressortissants européens, dont six Français, qui sont détenus au Sahel.
Le 16 septembre 2010, sept personnes avaient été enlevées par Aqmi dans le nord du Niger à Arlit, site d’extraction d’uranium: un cadre du groupe nucléaire français Areva et son épouse, tous deux Français, et cinq employés (trois Français, un Togolais et un Malgache) de Satom, société sous-traitante d’Areva.
Le 24 février, la Française, le Togolais et le Malgache ont été relâchés. Mais les quatre autres Français sont toujours otages.
Zone rouge
Le Nord malien est classé en zone rouge (orange dans sa partie la plus au sud) par la France, ce qui signifie que les voyages y sont strictement déconseillés.
Cette région abrite plusieurs bases d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) d’où cette organisation commet au Mali et dans d’autres pays du Sahel (Niger, Mauritanie et Algérie) des attentats, procède à des enlèvements d’Occidentaux et se livre à divers trafics.