L’augmentation des salaires n’a apparemment pas atténué la tension
Malgré les augmentations accordées par le gouvernement, des mouvements de contestation continuent à meubler l’actualité nationale.
Ça augmente par-ci et ça grogne par là. Le feuilleton des débrayages se poursuit à travers les différents secteurs. Le malaise s’accentue de plus en plus. Education, santé, communes, douanes, transport, boulangers… aucun secteur n’est épargné. Malgré les augmentations accordées par le gouvernement, des mouvements de protestation continuent à meubler l’actualité nationale.
L’augmentation des salaires, la révision des primes d’indemnité et la modification des lois n’ont apparemment pas atténué la tension. Rien que sur le plan financier, le gouvernement a casqué des centaines de milliards de dinars pour acheter la paix sociale. Résultat: la grève est devenue un rituel. A commencer par le secteur de la santé qui n’a pas fini avec ses maux.
Les praticiens de la santé publique ne se découragent pas. Ils ont tenté de tenir hier un rassemblement au niveau du siège du ministère pour afficher encore une fois leur mécontentement et interpeller la tutelle sur leurs droits. Ces derniers reprennent la grève cyclique de trois jours: 22, 23 et 24 avril prochains. Même les corps communs de la santé haussent le ton. Ils ont entamé un autre mouvement de protestation lundi dernier. Au premier jour de la grève (prévue pour trois jours), le taux de suivi a atteint 85% à l’échelle nationale, d’après l’estimation de M.Betraoui, coordinateur national des corps communs de la santé publique. «Au niveau des wilayas du Nord, la grève a été suivie à 100%».
«Le travail dans certains services a été complètement chamboulé», déclare notre interlocuteur. Les wilayas concernées sont Alger, Annaba, Boumerdès, Constantine et Tiaret.
Contrairement à cette mobilisation des wilayas du Nord, les corps communs de la santé des wilayas du Sud sont réticents. Les travailleurs ne veulent pas ajouter de l’huile sur le feu.
Les corps communs de la santé demandent la généralisation de la prime de contagion à tous les fonctionnaires de l’hôpital qui réclament également un statut digne des tâches qu’ils accomplissent. Ils réclament, notamment une hausse des salaires et la régularisation des agents contractuels et des vacataires. L’Education n’est pas mieux lotie.
Les professeurs de lycée poursuivaient, de leur côté, une grève de deux jours entamée lundi dernier pour demander notamment une revalorisation des «primes de zone» pour les enseignants travaillant dans des régions éloignées, comme le sud du pays.
La protestation a également touché le secteur des transports. Les employés du tramway d’Alger ont observé lundi un arrêt de travail pour contester la direction. Ces derniers revendiquent le départ de l’équipe dirigeante de la société Setram, chargée de l’exploitation et la maintenance du métro d’Alger. Ce n’est pas tout.
La baguette de pain risque également d’être touchée. Les boulangers appellent à une grève générale à partir du 23 avril prochain. Ces mouvements viennent s’ajouter à la série de marches qu’organisent les chômeurs du Sud. Ces derniers prévoient de manifester demain à Ouargla à l’appel de la Coordination nationale pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc). Ils réclament, notamment le recrutement d’une main-d’oeuvre locale dans les entreprises pétrolières dans les plus brefs délais. Le gouvernement a pris plusieurs mesures pour le recrutement des jeunes du Sud. Des commissions de création d’emploi ont été installées à travers plusieurs villes du Sud. Autant de mesures qui ne semblent pas avoir dissuadé les «frondeurs» de relancer leurs mouvements de protestation.