Face à une montée préoccupante de la violence au sein de l’école, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) appelle à un rassemblement ce lundi pour condamner l’ampleur de ce fléau et amener la tutelle à prendre les mesures nécessaires pour y remédier.
L’enseignement est le plus beau et noble métier au monde… Il était une fois, à vrai dire. Car les temps ont bel et bien changé. Aujourd’hui, si ce métier ne perd rien de sa noblesse comme éducateur des futures générations, ceux qui l’exercent, eux, sont confrontés aux contraintes professionnelles les plus difficiles et les plus risquées.
C’est, en tout cas, une réalité qui n’est un secret pour personne. Les enseignants sont confrontés à toutes formes de dangers et de désagréments dans leurs classes comme en dehors de l’école. La violence est devenue une pratique très courante au point d’être un sujet de protestation auprès des différentes corporations des professionnels du secteur.
C’est, en effet, le Conseil des lycées d’Algérie qui s’élève contre cette réalité. Il appelle les lycées du territoire national à un rassemblement d’une heure (de 10h à 11h) au niveau des établissements scolaires. Il s’agit d’une première dans les anales de l’école algérienne, puisque c’est la première fois que la violence scolaire est un sujet de protestation.
À travers ce mouvement, le CLA exprime son soutien aux enseignants agressés, dénonce la montée inquiétante de la violence au sein de l’école et s’interroge sur le silence des autorités qui tardent à prendre au sérieux ce danger.
Dans son communiqué, le CLA dénonce la fuite et invite l’autorité concernée à procéder à une stratégie de lutte pour contenir le phénomène et protéger la famille de l’éducation de toutes les répercussions qui nuisent à l’image de l’école et à la sécurité des travailleurs et des élèves.
S’exprimant sur cette question, le président de l’Association nationale des parents d’élèves, Khaled Ahmed estime que ce phénomène ne cesse de prendre des proportions alarmantes depuis notamment 2008. Tout en regrettant l’image de voir un enseignant agressé par son élève ou par ses parents, Khaled Ahmed estime que notre pays fait partie des cinq pays qui enregistrent le plus haut et le plus important taux qui concerne la violence scolaire.
Dans ce contexte, la même source souligne que la majorité des cas ne sont pas signalés. Pour expliquer cette tendance haussière, Khaled Ahmed évoque notamment «les problèmes socio-économiques ainsi que la pression exercée sur les enseignants avec la surcharge des classes et des programmes.
La non-maîtrise de la psychologie de l’élève et la mauvaise formation des enseignants sont également cités comme d’autres causes de ce phénomène. D’autres observateurs font état de la dégradation des relations entre les enseignants et leurs élèves et tirent la sonnette d’alarme et préconisent des stratégies de sensibilisation et de lutte pour freiner le danger et protéger la stabilité de l’école.
Y.A.