Boudjerra Soltani est embarrassé par le système des quotas et la représentation des femmes dans les Assemblées élues. S’exprimant hier, à la Radio nationale, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a donné libre cours à ses appréhensions.
Il a déclaré qu’«à l’exception des grandes villes où il est possible d’avoir des candidates, dans les régions de l’intérieur du pays, nous n’avons pas de femmes candidates». Dans certaines communes, estime-t-il «on ne peut pas accepter une femme maire».
Le problème, explique le leader islamiste, est plutôt «culturel». M. Soltani dit qu’il est pour la promotion du rôle de la femme dans la vie politique, mais cela ne devrait pas se faire par «une décision politique». «Nous ne pouvons pas imposer un quota sur les listes électorales», préconisant «le lancement de campagnes politiques de sensibilisation pour arriver à un niveau où la femme peut participer positivement». Dans l’immédiat, le président du MSP s’est montré inquiet de l’obligation de faire participer les femmes à hauteur de 30% des listes électorales. Sur un autre plan, l’invité de la Radio nationale, a réitéré sa demande de «limitation des mandats présidentiels à un seul mandat renouvelable une seule fois». Il a justifié son soutien à la non- limitation des mandats, en 2008, par «la nécessité de parachever le processus de réconciliation nationale afin de tourner définitivement la page de la tragédie». «Aujourd’hui, l’Algérie est arrivée à bon port. Nous pouvons revenir à la vie normale et limiter les mandats présidentiels pour garantir une alternance au pouvoir. Si un président ne réussit pas en dix ans, il ne pourra pas le faire en quinze ou en vingt ans ! Aujourd’hui, il y a des révolutions autour de nous avec un slogan : «nous en avons assez ! Assez des gens qui gouvernent pendant vingt ou trente ans. Il faut donner l’occasion au peuple de choisir ses représentants» a-t-il déclaré. Aussi, il a affirmé que la priorité est le changement vers un régime parlementaire. Ce qui va permet-tre «de redonner la parole au peuple, revenir à l’Etat de droit et élargir le champ des libertés individuelles et publiques». Soltani a plaidé également pour une seule chambre au Parlement, et souligné qu’il faut dissoudre la chambre haute (le Sénat). Cette chambre a été créée dans des conditions particulières et rien ne justifie son maintien, a-t-il expliqué, demandant «le retour à une vie politique normale». Concernant la loi sur les partis politiques, le président du MSP propose que les partis soient agréés par la justice. Et que chaque citoyen algérien jouissant de tous ses droits puisse créer son propre parti politique. Il a aussi demander «le maintien du mode de scrutin proportionnel», et le renforcement les mécanismes de contrôle, des élections. «Il faut garder l’administration impartiale, c’est la justice qui doit s’occuper des élections» a-t-il soutenu. Boudjera Soltani a indiqué, par ailleurs, qu’il est temps de passer le flambeau à la nouvelle génération, après un demi siècle de l’indépendance du pays. Comme, il a annoncé qu’il va se retirer, à la fin de son mandat, de la présidence du parti et laisser la place aux autres.
Aomar Fekrache