MSP : Réquisitoire de Abou Djara Soltani contre le système

MSP : Réquisitoire de Abou Djara Soltani contre le système

Maintenant qu’il est retourné dans l’opposition, après avoir  servi de décor islamiste dans la coalition présidentielle, le chef du MSP retrouve sa liberté de parole et la verve rhétorique qui était la sienne.

Vendredi, à l’ouverture de la réunion des élus du parti à Alger Abou Djara Soltani a fait assaut de métaphores pour accabler, sans le nommer le président Bouteflika. C’est ainsi qu’il le qualifie de moteur qui ne bouge pas (à cause de sa maladie) mais qui fait bouger autour de lui (en raison de son pouvoir).

Après les attaques sibyllines contre l’homme, le chef du MSP oriente ses griefs contre le système politique dont il conteste le mode de fonctionnement centralisateur et jacobin. Selon lui, les déséquilibres politiques et économiques actuels sont le fait de ce système qui s’effondrerait comme château de carte pour peu que le prix du pétrole dégringolerait sous la barre des 70 dollars.

C’est justement l’argent de ce pétrole, ajoute Abou Djara, que le système utilise pour acheter la paix sociale et absorber les mouvements de protestation. Aujourd’hui, le tour est venu de compromettre les partis politiques actifs en plaçant à leur tête des directions serviles.

“On assiste à des printemps partisans et non des printemps algériens” ironise t-il en référence aux «révolutions arabes»  qui ont balayé les dictatures. L’objectif de ces manœuvres partisanes, juge Soltani, est de «détourner l’opinion publique du véritable problème politique vers des luttes partisanes et par ricochet, le transfert de la bataille du centre vers la périphérie».

Pour le chef du MSP, tout ce qui se déroule actuellement sur la scène politique “entre ce que nous voyons et surtout ce que nous ne voyons pas est pour préparer les élections de 2014 et faire en sorte d’empêcher l’occurrence en Algérie d’expériences révolutionnaires intervenus dans des pays de la région”.

C’est pour cela, dit-il, que «nous vivons aujourd’hui, les manœuvres de fabrication de la configuration de 2014 par les moyens de redresser les redressements».

Revenant sur les réformes politiques engagées par le président Bouteflika, qu’il rappelle avoir soutenu, Abou Djara avouera qu’elles ont totalement échoué dès lors qu’elles ont été vidées de leurs substance. “Beaucoup de bruit pour rien”, dit-il en référence au tapage politique et médiatique qui a accompagné ces réformes.

Les élections issues de ces réformes ont révélé trois vérités, selon le chef du MSP. Le plus grand parti : celui des abstentionnistes. Ce grand parti est suivi par celui des partisans des bulletins nuls et enfin ce qu’il qualifie de “majorité de la minorité”. Abou Djara dénoncera aussi  l’entrée en force de l’argent sale dans le jeu politique. Ce qu’il qualifie de “parti de la chkara”.