Le mouvement de la Société pour la Paix (MSP), l’équivalent des Frères musulmans en Algérie, n’a pas apprécié l’interdiction du port du voile chez le personnel des douanes de sexe féminin.
Dans un communiqué publié le 11 novembre sur son site officiel, le parti d’Abderrazak Makri appelle le président Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de “premier magistrat du pays et garant de la Constitution”, à intervenir pour “annuler l’instruction arbitraire qui consacre la discrimination entre les Algériennes”.
Dans une note adressée le 8 novembre aux directions centrales et régionales, le directeur général des Douanes, Mohamed Abdou Bouderbala avait indiqué, que le port du voile par son personnel de sexe féminin était “interdit” car il “ne constitue pas un article de la tenue réglementaire homologuée ».
Le communiqué, signé par la Secrétaire nationale de la femme et des affaires familiales au sein du parti, Fatma Saidi, conclut: “Le vrai problème dans la douane n’est pas le khimar (voile), mais la fraude et la contrebande qui affectent notre économie à travers les ports, les aéroports et les frontières”.
Le MSP voit aujourd’hui dans ce rappel, au sujet d’une réglementation adoptée le 15 novembre 2008, “une atteinte flagrante” ainsi qu’une “violence et une discrimination” envers les femmes algériennes dont les choix et les libertés personnelles, y compris leur façon de s’habiller “est garantie par la Constitution”, indique le communiqué.
Cette réglementation, non spécifique aux Douanes et qui s’applique à tous les corps spéciaux notamment la police et l’armée en Algérie, pousse le MSP à s’interroger sur les “raisons pratiques et scientifiques d’une réglementation qui porte atteinte aux libertés individuelles” alors que “les femmes dans la plupart des pays musulmans portent le voile dans des secteurs comme l’armée et la douane sans aucun problème”.
Pour rappel, le MSP fait partie de la Coordination pour les Libertés et la Transition Démocratique (CLTD), qui conteste la légitimité du président Bouteflika et appelle à l’application de l’article 88 de la Constitution concernant l’état d’empêchement.