Le dernier jour de l’année 2010 a été une occasion pour le Mouvement de la société pour la paix, MSP de réunir son Conseil consultatif. Une session ordinaire tenue à huis clos, pour dresser le bilan de l’année écoulée, surtout pour préparer les prochaines échéances électorales.
Dans son discours d’ouverture, le président de ce Conseil, Abderrahmane Saïdi, a indiqué que la nouvelle année 2011 «sera l’année de la préparation des échéances électorales, qu’on va préparer avec un plan d’action que sera surtout axé sur la jeunesse et l’électorat féminin». Pourquoi le MSP a ciblé la gent féminine ? L’intervenant a précisé qu’«avec les amendements de la Constitution, la participation de la femme dans les listes électorales et dans l’action politique est exigée. Dons nous devrons être à la page».
Pour ce qui est de la session, M. Saïdi a déclaré que les participants des 48 wilayas du pays «vont clarifier avec netteté les causes justes comme la cause palestinienne, la cause sahraouie, la détermination des peuples. Comme ils vont porter leur attention sur plusieurs questions nationales». De son côté, le président du Mouvement, M. Bouguerra Soltani, a focalisé son intervention sur l’importance de la lutte contre la corruption, tout en saluant les dispositions juridiques «rigoureuses» prises en la matière. Il a mis en garde contre les dangers du fléau de la corruption. «Les conséquences de la tragédie nationale, l’absence du rôle de la famille et du mouvement associatif et de l’absence de la justice sociale» ont été, selon M. Soltani, à l’origine de la corruption.
A cet égard, le président du Mouvement a appelé à «consacrer la justice sociale, à combattre la corruption sous toutes ses formes et à veiller à ce que les droits de chaque citoyen soient respectés et éviter ainsi que les revendications légitimes ne deviennent objet de protestations». Il a, en outre, appelé à davantage de dialogue et de communication, notamment avec les jeunes, à la consécration de plus de démocratie et d’esprit citoyen en vue de parachever le processus de réconciliation nationale par l’instauration d’un climat de sécurité, de sérénité et de stabilité à même de favoriser la concrétisation des programmes de développement.
M. Soltani a, par ailleurs, appelé à l’amendement des codes communal et de wilaya et de la loi électorale afin de «réaliser l’équilibre requis» entre l’administration et les électeurs et entre l’administration et les citoyens. Le président du MSP a reconnu que l’année 2010 a enregistré beaucoup de lacunes dans la gestion de certains dossiers.
Concernant les partis de l’Alliance présidentielle, il a précisé que «cette alliance avait contribué à la stabilité et à l’aboutissement de divers projets nationaux». Notre pays a besoin aujourd’hui, selon le leader politique, d’un « espace politique musulman conscient et équilibré». Il a ajouté que son mouvement «était plus apte à traduire parfaitement cette ambition à travers sa flexibilité, sa modération, son nationalisme et sa démocratie». La criminalisation du colonialisme a été également évoquée dans le discours de président du MSP. Il a réaffirmé que la position de sa formation politique était en faveur de cette loi, appelant la France à reconnaître ses crimes contre l’Algérie et son peuple, à présenter des excuses et à indemniser les victimes.
Sur les questions internes du MSP, M. Soltani a précisé qu’après vingt ans d’existence, le Mouvement est appelé «à engager une réflexion, à opérer de profondes réformes et à chercher de nouveaux mécanismes en adéquation avec son développement, son poids et ses relations». Il a affirmé aussi que le MSP avait «dépassé les zones de turbulences politiques, organiques et structurelles».
A l’occasion du 20e anniversaire de sa création (mai 2011), le MSP compte organiser un grand regroupement des ses cadres et militants «pour évaluer la marche du Mouvement depuis sa création et pour décortiquer l’actualité nationale et internationale», a précisé M. Soltani.