Le faire-part a été glissé il y a quelques jours dans nos boîtes mails. La date est donc connue désormais : prévu initialement pour le 15 mars, le clap de fin retentira le 8 avril. « Le 8 avril 2013, peut-on lire sur le courriel, nous allons retirer le service Messenger et fusionner les meilleures fonctionnalités de Messenger et de Skype.
» La transition devrait se faire progressivement, en douceur, pays après pays. Le verdict n’en reste pas moins sans appel : Messenger, MSN Messenger de son nom d’origine, devenu Windows Live Messenger, la messagerie instantanée de Microsoft lancée en 1999, est arrivée au terminus (goo.gl/poBpA). RIP.
Une disparition annoncée dès le mois de novembre 2012, et que les utilisateurs ne pouvaient pas ignorer. Depuis quelques semaines au moins, au lancement de Messenger, un panneau incitait vivement l’usager à basculer sans plus attendre sur Skype, autre messagerie instantanée aux mains de Microsoft, achetée en mai 2011 pour 8,5 milliards de dollars.
Messenger et Skype dans le même panier, cela faisait à l’évidence une messagerie de trop, surtout à l’heure où ce type d’usage a migré sur Facebook. Avec ses fonctions plus sophistiquées, son penchant plus marqué pour des usages professionnels, Skype, lancé en 2003, peut encore espérer résister au mouvement. Très présent sur les ordinateurs et téléphones mobiles des adolescents notamment, Messenger a pris au contraire de plein fouet la vague des réseaux sociaux et de leurs messageries intégrées.
Il faut rappeler au passage que, depuis 1996, année de lancement du pionnier ICQ (icq.com), le créneau a toujours été très convoité, par des acteurs au demeurant incapables, comme souvent, de se mettre d’équerre sur un standard unique. Pour l’utilisateur, cela signifie souvent devoir utiliser et jongler entre plusieurs applications.
C’est noté, Microsoft nous l’a promis dans son faire-part en tout cas : les utilisateurs de Messenger ne devraient pas perdre au change en basculant sur Skype puisqu’ils retrouveront « les meilleures fonctionnalités » de chacun.
Il faudra sûrement un petit peu de temps quand même aux plus assidus pour réapprendre les gestes simples de tous les jours, trouver les fonctions, assimiler les raccourcis clavier. Il faudra s’habituer à ne plus trouver sur son bureau le petit logo et ses deux bonshommes vert et bleu qui nous accompagnaient depuis si longtemps. S’habituer aussi à ne plus entendre la petite sonnette qui annonçait la venue d’un ami. Le plus difficile peut-être : apprendre à supporter le cri de canard enroué de Skype signalant l’arrivé d’un message. Heureusement, on peut toujours en changer.
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