Msila recèle une véritable richesse délaissée Kalaâ des Béni Hamad : un bijou enfoui au cœur du Hodna

Msila recèle une véritable richesse délaissée Kalaâ des Béni Hamad : un bijou enfoui au cœur du Hodna

Outre le manque d’infrastructures d’accueil, des points d’eau, des abribus et autres moyens pouvant assurer aux touristes et aux visiteurs les commodités nécessaires, il est urgent de mettre en œuvre une opération de préservation de la Kalaâ des Béni Hamad, à travers la réalisation d’une clôture autour du site et la restauration de ce qui reste de ce monument.

Il est douze heures trente-neuf, en ce vendredi. Dans la précipitation de rejoindre sa voiture avec sa famille, en guidant une vieille dame par le bras, un visiteur, s’est contenté, en guise de réponse à notre question quant à savoir s’il était satisfait de sa visite, de soulever l’une des insuffisances : «Pas de toilettes publiques. Si vous soulevez ce point ce sera déjà suffisant» , nous fera-t-il remarquer, en nous quittant à la hâte.



Nous prenant pour des gardiens de ce site, Chawki, un autre jeune visiteur, un bébé dans les bras, s’est approché de nous pour nous dire : «Des femmes sont dans l’attente de visiter le minaret mais la porte est fermée. A quelle heure ouvre-t-on ?», s’est-il, enfin, interrogé en soupirant. Tout autour du minaret de la Kalaâ se sont formés des parkings sauvages et des petits commerces, tenus par des enfants et des moins jeunes, pour la vente de gaufrettes, de cigarettes, d’œufs durs, de morceaux de pain, de boissons gazeuses et même d’eau minérale. «En deux heures, j’ai tout vendu. J’ai gagné six cents dinars. Il ne me reste que les boissons. Le pain me manque !», nous confie un jeune garçon qui s’apprêtait à rentrer chez lui. Comme ces trois jeunes garçons, venus de la localité de Berhoum en parcourant quatre-vingts kilomètres, d’autres vont arriver pour perpétuer cet événement social. Des familles, en cette belle journée, en groupes, s’éparpillent en pleine nature pour y former des groupes dispersés ici et là. En début d’après midi, l’arrivée, sur les lieux, des éléments de la Gendarmerie nationale a mis fin aux parkings sauvages, et ramené, par conséquent, l’ordre et le calme sur ces lieux. En fait, c’est à partir de ce moment-là que les pétarades des motocyclistes, source de désagréments pour ces amoureux de la nature, ont été réduites. A cet instant là, c’est-à-dire une fois la prière du vendredi terminée, la porte du minaret s’est rouverte aux visiteurs. Pour les enfants, le tarif de la visite du site est fixé à dix dinars, alors que pour les adultes, le ticket d’accès au minaret coûte vingt dinars. Questionné à propos de la fermeture du minaret la mi-journée du vendredi, l’un des gardiens du site a reconnu que cette fermeture n’est pas légale. «Vous savez qu’on va manger, et…et puis, il y a la prière de vendredi», justifiera-t-il, pas très convaincu. Dix-sept heures passées. Pendant que les uns quittent les lieux, d’autres y arrivent afin de goûter à la beauté de la nature, en cette fin de journée, avant la tombée de la nuit.

Tourisme ? Fêter le printemps ? Qu’importe l’appellation ! Ce qui est sûr et certain, c’est que Maâdid, région à vocation touristique, attire beaucoup de visiteurs en cette période. En effet, dès le début du printemps, le musée de la Kalaâ des Béni Hamad enregistre entre trois et quatre mille visiteurs par week-end. Les autres jours de la semaine, le nombre peut atteindre cinq cents visiteurs, a-t-on appris auprès des employés de cette structure.