Les perturbations dans la distribution du lait en sachet dans la wilaya de M’sila « sont dues à de multiples facteurs qui dépassent la laiterie Hodna », a affirmé le Président Directeur Général de cette laiterie, Smaïl Dilmi.
La laiterie œuvre à répondre à la demande sur les sachets de lait dans les deux wilayas de M’sila et Bordj Bou Arreridj, mais plusieurs facteurs l’empêchent d’y parvenir dont la réduction, depuis début 2017, de 18 % (soit 30.000 litres/jour) du quota de poudre de lait octroyé par l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) à la laiterie, entraînant la baisse de sa production de 168.000 à 138.000 litres/jour, a expliqué M. Dilmi dans un point de presse tenu lundi soir au siège de l’entreprise, dans la zone industrielle de la ville de M’sila.
La laiterie produit quotidiennement 135.922 litres de lait reconstitué dont 105.922 litres distribués à M’sila et 30.000 litres à Bordj Bou Arreridj, selon le même responsable qui note que l’entreprise a dû puiser quotidiennement 20.000 litres dans ses réserves pour garantir la régularité de l’approvisionnement du marché.
Autre facteur de tension, l’augmentation de la consommation journalière par personne de lait durant le ramadhan, ajouté à un engouement pour le lait reconstitué en sachet au détriment du lait cru cédé par l’entreprise à 45 DA le litre, soit son prix de revient, a relevé le PDG de cette laiterie de statut privé.
De son côté, Lazhrar Dechoucha, distributeur agréé de lait et dérivés dans la wilaya de M’sila, a estimé que les demandes d’augmentation de quotas de lait à livrer durant le ramadhan par des commerces de détail « ne peuvent être satisfaites avec les mêmes quantités distribuées auparavant ».
Infirmant toute forme de vente concomitante des sachets de lait reconstitué avec ceux de lait cru, le même opérateur a assuré que les quantités livrées quotidiennement s’épuisent totalement la même journée.
Il a également affirmé qu’un bilan de distribution est envoyé quotidiennement à la direction du commerce dans le cadre du suivi des activités de distribution.
La laiterie Hodna a investi 600 millions DA dans les contrats d’achat de vaches laitières à des éleveurs et d’équipement des centres de collecte en contrepartie de la livraison exclusive du lait produit à la laiterie, a souligné son responsable, relevant qu’en dépit de ces contrats, la majorité des éleveurs n’hésitent pas à vendre, parallèlement, leur lait à des privés pour la production du petit lait très demandé durant le mois de ramadhan.
Le lait ainsi vendu est payé comptant sans aucune forme de contrôle de la qualité, alors que dans le cas de la livraison à la laiterie les procédures d’indemnisation prennent beaucoup de temps souvent pénalisant pour les activités des éleveurs avec le risque de se voir rejeter le lait remis en cas d’acidité élevée ou de contamination par certaines maladies dont la fièvre aphteuse.