Mozabites et Chambis s’affrontent de nouveau Les guerres  » intercommunautaires  » reprennent à Ghardaïa

Mozabites et Chambis s’affrontent de nouveau Les guerres  » intercommunautaires  » reprennent à Ghardaïa

Les affrontements intercommunautaires reprennent de nouveau à Ghardaïa. Après un bref répit de pas moins d’un mois, des violences ont été enregistrées avant-hier, entre les mozabites et les Chambis, dans le quartier Gouhraoua situé à près de 4 km du cheflieu de la wilaya.

Kamel Eddine Fekhar, membre de la section de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh), qui a été le premier à mettre en circulation l’information, a précisé que  » des jeunes d’une grande famille mozabite, Ath Allouan, étaient en train de travailler leurs terres, quand plusieurs dizaines de jeunes Chambis sont venus, à bord de camions, pour les provoquer « .

Selon lui,  » une moto d’un mozabite a été incendiée « . Selon un communiqué que ce militant des droits de l’Homme a rendu public, les affrontements ont commencé dans la matinée de la journée d’avant-hier, quand  » un groupe de Chambis, dirigé par un ex-élu, s’est attaqué à des Mozabites qui travaillaient leurs terres « .

Le communiqué mentionne que les motivations de Chambis sont, en premier, déposséder les Mozabites de leurs  » biens « ,  » comme si, rajoute le communiqué, nous étions au moyen âge ! « .

Kamel Eddine Fekhar n’a pas omis de dénoncer la lenteur des services de sécurité à agir.  » bien que les terres (objet du différent, ndlr) soient à proximité de la route nationale n° 1, et pas loin d’un barrage de la Gendarmerie nationale et d’un autre de la Police, les assaillants ont pratiqué -comme à leur habitude- leur agression en plein jour et têtes nues « , peut-on lire dans le communiqué, notant que  » le problème a commencé vers 11 heures et la situation ne s’est calmée que vers 16h30 après l’intervention des services de sécurité « .

M. Fekhar a, par ailleurs, fait savoir que les autorités locales ont commencé à enquêter pour mettre plus de lumière sur ces nouveaux agissements. A croire ses déclarations, des représentants des ces mêmes autorités  » pensent qu’il y a des gens qui sont derrière ce qui s’est passé « .

Notons que ce conflit, désigné tantôt par  » communautaire  » : entre Mozabites et Arabes, ou encore entre Arabophones et Mozabites, tantôt de  » religieux  » : entre Arabes malékites et Mozabites ibadites, ne date pas de samedi passé. Aux environs de la fin du mois de janvier, la ville de Ghardaïa a été fortement secouée par de violents affrontements entre les deux communautés.

Ils se sont soldés par plusieurs blessés parmi les forces de sécurité et les citoyens. A l’origine des affrontements de janvier, la construction par un membre de la communauté arabophone, d’un mur de clôture sur un terrain situé à proximité d’un cimetière ibadite (mozabite). Ils ont éclaté entre les habitants du quartier mozabite, Ksar Melika, et ceux du quartier arabophone, Hadj Messaoud.

Les heurts d’avant-hier, rappellent également les précédents affrontements entre les deux communautés, à Berriane, en 2008, lesquels se sont soldés par des morts, des blessés et des destructions de biens privés et publics. Pour faire face alors, à la situation et éviter le pire, les forces de sécurité ont reçu des renforts des régions limitrophes.

Des notables des deux communautés, des politiciens, des représentants du peuple… étaient aussi interve- nus pour calmer les esprits. Aujourd’hui que la donne a changé -guerre au nord du Mali, insécurité au grand Sud, chômage doublé par des scandales financiers  » frustrants « …- les autorités ont bien intérêt à s’impliquer davantage dans le règlement de ces conflits, puisque, ça va de soi, des parties occultes n’hésiteront pas à les fructifier à des desseins obscurs.

H. F.