“Pour nous, il n’est pas question de laisser se faire ce scénario et nous allons appeler la population à se mobiliser contre la candidature du chef de l’État”, a affirmé Soufiane Djilali.
Réunis dimanche dernier à Alger, les membres du mouvement Mouwatana ont décidé de se mobiliser plus activement d’ici à avril prochain et de durcir leurs actions. Ils ont résolu de s’investir pleinement pour tenter d’empêcher une éventuelle nouvelle candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la magistrature suprême. Aussi, ils comptent, entre autres actions, lancer un appel solennel aux candidats à l’élection présidentielle de se retirer de la course au cas où le Président sortant postulerait à sa propre succession pour ne pas “cautionner un 5e mandat”. “Nous allons tout faire pour empêcher un éventuel 5e mandat”, a indiqué Soufiane Djilali, coordinateur du mouvement Mouwatana, contacté hier soir au téléphone.
Pour le président de Jil Jadid, le mouvement citoyen “lance un appel aux candidats à la candidature de ne pas s’engager” si le chef de l’État brigue un nouveau mandat à la présidence de la République. “Pour nous, il n’est pas question de laisser se faire ce scénario et nous allons appeler la population à se mobiliser contre la candidature du chef de l’État”, a insisté le militant politique. La réunion du mouvement Mouwatana s’inscrit donc dans la logique de son programme d’actions, entamé en juillet dernier. Le premier appel, signé par 14 personnalités politiques issues de la société civile, avait été destiné au chef de l’État, l’invitant à ne pas briguer un nouveau mandat présidentiel.
Cet appel a été suivi par des tentatives d’actions de rue.
Mais les autorités ont systématiquement bloqué ces manifestations dont les tentatives ont eu lieu à Alger, à Constantine et à Béjaïa. Depuis, les animateurs du mouvement Mouwatana multiplient les contacts avec d’autres acteurs politiques. “Nous avons rencontré des partis politiques et des personnalités. Nous allons organiser d’autres contacts”, a indiqué Soufiane Djilali, sans donner plus de détails sur les parties rencontrées. Mais on sait d’ores et déjà qu’une rencontre a eu lieu, il y a deux semaines, avec des personnalités dont Karim Tabbou, Ahmed Benbitour et surtout Ali Ghediri. Mais s’agissant de ce dernier, “il n’a jamais été question de sa candidature à l’élection présidentielle”, a démenti le président de Jil Jadid, confirmant ainsi les propos tenus la semaine dernière par la porte-parole du mouvement, Zoubida Assoul, invitée du Forum de Liberté.
Les animateurs du mouvement ont également rencontré Ali Benflis avant que ce dernier déclare se préparer pour une éventuelle candidature à l’élection présidentielle. Depuis sa création en juillet de l’année dernière, Mouwatana, qui se définit comme “un projet de gouvernance”, a fait de l’empêchement d’un cinquième mandat le principal de son engagement militant. “Nous avons vu que le Président est inapte à gérer les affaires du pays. Cela n’empêche pas ses partisans de le supplier de ‘continuer’”, avait notamment dénoncé la porte-parole de Mouwatana. “Au moment où des forces malsaines se mettent en branle pour vous indiquer le chemin du cinquième mandat, nous voulons, respectueusement mais franchement, venir vous dire l’erreur dramatique si vous deviez, encore une fois, refuser la voix de la sagesse qui interpelle chaque âme à l’heure des choix fatidiques.
Et comme vous le savez, choisir, c’est renoncer”, avait noté le premier message adressé au chef de l’État par 14 personnalités. “Votre âge avancé et votre dramatique état de santé vous commandent de ne plus vous occuper des charges de l’État bien trop lourdes”, avait indiqué la lettre.
Le document recommandait également à Abdelaziz Bouteflika d’être celui qui devra ouvrir “la voie à un changement pacifique” et permettre “au peuple de
s’affranchir de ce système dévoyé”.
Ali Boukhlef