Mouvement social dans la santé et l’éducation, les syndicats décident de reconduire la grève à partir de lundi

Mouvement social dans la santé et l’éducation, les syndicats décident de reconduire la grève à partir de lundi

L’appel à la grève dans les deux secteurs clés, à savoir la santé et l’éducation nationale, a été diversement suivi dans la pays.

Dans le secteur de la santé publique, les différents syndicats affiliés à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), joints au téléphone le troisième et dernier jour de la grève cyclique de trois jours, (8, 9 et 10 avril en cours), ont indiqué que «la grève des corps communs de la santé a été massivement suivie et sera reconduite chaque semaine jusqu’à satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles».

Les corps communs de la Santé regroupant les agents de sécurité, les ambulanciers, le corps administratif, les brancardiers et les femmes de ménage se disent encore loin d’obtenir gain de cause par rapport à la prime de contagion.

Cette dernière est la principale revendication des corps communs car elle n’est attribuée qu’aux travailleurs des services hospitaliers.

A cet effet, les corps communs ont exprimé «leur mécontentement des conditions de travail difficiles». Le secrétaire général du syndicat de l’hôpital Bachir-Mentouri (Kouba) a indiqué que «cette catégorie professionnelle est la plus méprisée de la Fonction publique».

En outre, des membres de l’Intersyndicale de la santé, composée du Syndicat national des professeurs d’enseignement du paramédical (SNPEPM), du Syndicat national des professionnels de la santé publique (SNPSP) et du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) ont décidé de reconduire le débrayage la semaine prochaine.

Les corps communs de la Santé revendiquent une augmentation des salaires, l’élargissement de la prime de contagion aux corps communs, la régularisation des contractuels et des vacataires.

De son côté, le secrétaire général de la section syndicale UGTA des CHU de la capitale a indiqué que «presque tous les services ont été paralysés et un service minimum ainsi que les urgences ont été assurés».

Il a ajouté qu’au «deuxième jour de la grève observée par les corps communs, le taux de suivi a atteint 90%». Il a également affirmé que «le mouvement de protestation se renouvellera jusqu’à satisfaction des revendications des travailleurs».

Entre taux de suivi «faible» et «adhésion»

Par ailleurs, dans le secteur de l’éducation, la grève lancée par l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) pour revendiquer «l’ouverture du dossier du statut particulier» des travailleurs de l’éducation a été diversement suivie par certains établissements scolaires dans la wilaya d’Alger.

Le président de l’Unpef a indiqué que cette grève d’une journée a connu «une forte adhésion à l’ouest d’Alger et dans nombre de wilayas du pays».

Il a été décidé que la grève «sera observée chaque mercredi jusqu’à satisfaction des revendications». Dans la région de l’ouest, la protestation organisée mercredi dernier a été largement suivie par le personnel du primaire et du moyen alors que ceux du secondaire n’ont pas adhéré à cette action, selon l’Unpef d’Oran.

Pour le syndicat, un taux de 67% a été enregistré sur l’ensemble de la wilaya. Pour sa part, la direction de wilaya a indiqué que le taux de participation globale à la grève n’a pas dépassé les 8%.

Dans certaines wilayas du Sud, la grève des travailleurs de l’éducation a été partiellement suivie, selon des services de l’éducation.

A Naâma, ce taux, au dernier jour estimé à pas plus de 1,82 %, était pratiquement nul par la suite. Les cours ont été assurés normalement à travers les 207 établissements des trois cycles de l’enseignement.

Dans la wilaya de Tindouf, le mouvement a été partiellement suivi avec un taux estimé par la direction de wilaya à 16% sur plus de 1300 travailleurs du secteur répartis sur 36 établissements des différents cycles de l’enseignement.

A Ghardaïa, ce taux a avoisiné, au dernier jour de la grève, les 41,51%, alors que le syndicat de l’Unpef l’a estimé à près de 70%.

A El-Bayadh, 6,27% des travailleurs du secteur ont observé la grève avec un nombre de grévistes de l’ordre de 355 sur un total de 5344 personnes, selon la direction de l’éducation.

A Laghouat, ce taux a «sensiblement augmenté» au dernier jour de grève pour dépasser les 31%, alors qu’il n’était que de 9% les deux premiers jours, d’après la direction locale.

Pour le SG de l’Unpef, le taux de suivi a atteint 76,43% en majorité dans le moyen, suivi du secondaire puis du primaire.

Dans les wilayas de l’est du pays, la grève a été relativement peu suivie dans les wilayas de Batna, Biskra, Oum El Bouaghi et M’sila.

A Batna, ce sont 2 030 fonctionnaires sur un effectif global de 13 749, essentiellement des enseignants des trois paliers qui ont débrayé. Le délégué de wilaya de l’Unpef a avancé un taux de suivi de 53%.

A Oum El Bouaghi, où les établissements scolaires ont, pour la plupart, fonctionné normalement, les services de l’éducation ont fait part d’un suivi «très limité» estimé à 6%, tandis que le responsable du bureau de wilaya de l’Unpef a évoqué un taux de suivi de 23%.

A Biskra, l’écart entre les estimations de l’administration et celles de l’Unpef est encore plus important puisque les représentants de ce syndicat font état de «79% de grévistes avec des pics de 90% dans certains établissements».

Le SG de la direction a affirmé que taux de suivi, entre lundi et mercredi, est estimé à «9,75 et 10,22%».

A M’sila, ce mouvement s’est limité à un sit-in d’une cinquantaine de travailleurs des corps communs de l’éducation devant la direction.

Dans les wilayas du centre, la grève a été «très faiblement» ou «pas du tout» suivie dans la plupart des wilayas du centre du pays.

Aucun mouvement particulier de grève n’a été constaté au niveau des établissements scolaires dans les wilayas de Blida, Tizi Ouzou, Bouira, Chlef, Médéa, Béjaïa, Aïn Defla, où les écoliers ont rejoint normalement leurs salles de cours.

Il a été fait cas cependant d’une «très faible» participation dans la wilaya de Boumerdès. A Aïn Defla, ce sont surtout des travailleurs des corps communs de l’Education qui ont organisé un sit-in de quelques heures devant la direction.

Le taux de suivi, tel que communiqué par la direction, a été de 3,32%. A Tipasa, où une centaine de travailleurs ont organisé un sit-in de deux heures environ devant la direction de l’éducation, le taux de suivi de la grève a été de 3,55%, selon cette dernière.

Manal C.