Aghilas Sadi
Les actions de protestation demandant le départ de tout le système se sont poursuivies durant la journée d’hier à Alger et dans d’autres wilayas.
A Alger, la visite du ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, au siège de la direction de la distribution de Sonelgaz de Gué de Constantine
(Alger) a provoqué la colère des travailleurs du groupe et des citoyens qui ont organisé un rassemblement en signe de protestation contre cette visite. Les protestataires ont fermé les accès de leur entreprise pour empêcher le ministre de sortir. C’est après l’intervention des unités de la Gendarmerie nationale que la délégation ministérielle a pu quitter les lieux. Les protestataires ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et au ministre en question. «Arkab dégage» est le principal slogan scandé par les protestataires.
Toujours à Alger, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le Tribunal Abane-Ramdane après l’annonce de la convocation de l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia et de l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Loukal par ce même tribunal pour les besoins d’une enquête sur la dilapidation des fonds publics. Les manifestants voulaient voir Ahmed Ouyahia lorsqu’il accédera aux locaux de la justice. Certaines personnes n’ont pas hésité à scander des slogans hostiles au pouvoir et réclamant de lourdes peines contre l’ex-Premier ministre qui fait face à une fronde au sein de son parti le Rassemblement national démocratique (RND).
A Béjaïa, ce sont les avocats qui ont organisé une marche dans les rues de la ville pour exiger le départ de tout le système et le rejet de la feuille de route proposée par le chef de l’Etat Abdelkader Bensalah. Une action qui s’inscrit dans le cadre du plan d’action décidé par l’Union nationale des Ordres des avocats (UNOA). A l’extrême Est, plus exactement à Tébessa, des dizaines de travailleurs ont tenu un sit-in devant le siège de l’union locale de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), pour demander le départ de la direction nationale du syndicat à sa tête Abdelmadjid Sidi Saïd. Les manifestants ont également demandé le départ des représentants locaux de ce syndicat. Dans la wilaya de Tamanrasset, ce sont les étudiants qui ont marché dans les rues de la ville pour demander le départ de tout le système. La marche a démarré de l’université, avant de sillonner les principales rues de la ville.
Les étudiants ont réclamé la démission du chef de l’Etat. Des lycéens se sont joints à la marche, indiquent des sources locales. A noter également que les étudiants des universités de Annaba et d’El Oued ont voté pour la poursuite de la grève, entamée depuis le début du mois de mars dernier, pour soutenir le soulèvement populaire contre le pouvoir. Plusieurs autres établissements universitaires ont tenu, hier, des assemblées générales pour décider de la suite à donner à leur mouvement de grève qui risque de déboucher sur une année universitaire blanche.