Mouvement Nahda: Dhouibi dément tout changement de cap

Mouvement Nahda: Dhouibi dément tout changement de cap

Le mouvement Nahda prépare-t-il sa «mue» pour un nouveau cap en se mettant dans le giron du pouvoir et ainsi abandonner l’opposition comme l’a fait son frère-ennemi de mouvance, El Islah ?

M. Kebci – Alger (Le Soir) – La résolution politique adoptée par les participants au sixième congrès du mouvement tenu le week-end dernier laisse penser, par certains de ses passages, une «velléité» de rompre avec l’opposition pour rejoindre le camp de l’allégeance comme vient de le faire son frère ennemi de mouvance, El Islah, qui, après avoir été au sein de l’Instance de suivi et de coordination issue de la fameuse conférence de l’opposition de Mazafran, a opéré une profonde mue pour adopter, au final, la continuité, appelant le président de la République à poursuivre sa mission.

«Nous appelons le pouvoir à revoir ses comportements et ses attitudes tout comme nous exhortons l’opposition à adopter un discours plus rationnel qui permettra un climat serein et un confort intellectuel pour la société en butte à de sérieux problèmes et à de terribles tensions, ce qui n’a fait qu’encourager son désespoir et sa démission de la pratique politique», pouvons-nous lire dans cette résolution finale. Ce qui est interprété par certains comme l’«amorce» d’un changement dans la ligne politique du mouvement, allant jusqu’à y voir le premier pas vers un rapprochement avec la périphérie du pouvoir.

Une «perspective» que récuse le secrétaire général sortant du mouvement. «Les congressistes n’ont fait que reprendre ce à quoi nous n’avons cessé d’appeler depuis quelque temps pour dépasser le blocage et le statu quo dans lesquels est plongé le pays», affirmait, hier, Mohamed Dhouibi.

Excluant toute tentation de «changement de camp», notre interlocuteur soutient que Nahda est un mouvement de militants convaincus et dont le discours, l’attitude et l’engagement quotidien ne courent que l’intérêt suprême du pays et pas ceux personnels étroits». Ce qui semble constituer une «flèche» lancée contre la direction du mouvement El Islah qui a opéré récemment un revirement spectaculaire dans ses positions.

Dhouibi, qui dit «demeurer militant du mouvement indépendamment de la position», n’exclut pas l’idée de se présenter à sa propre succession lors de la prochaine réunion des 165 membres du conseil consultatif national du parti issus du dernier congrès. Des membres qui, en conformité avec les amendements apportés aux statuts du mouvement, ont été élus au prorata du nombre des congressistes de chaque wilaya, qui obéit, lui, à la force organique locale. Jusqu’ici, la composante de cette instance légiférant entre deux congrès était élue sur la base d’une liste commune.

M. K.