Mouvement des chômeurs, Ghardaia,Bordj Badji Mokhtar,grève des lycée et Tiguentourine,Des émeutes récurrentes

Mouvement des chômeurs, Ghardaia,Bordj Badji Mokhtar,grève des lycée et Tiguentourine,Des émeutes récurrentes

Des émeutes récurrentes

Quels que soient les partis qui veulent déstabiliser l’Algérie, ils auront leurs comptes. Comme l’a averti le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, jeudi dernier à M’sila: «Qui nous cherche, nous trouve».

2013 a sonné le réveil du volcan «Sahara». En effet, depuis le début de l’année, le Sud algérien est en ébullition. Crise sur crise, le vent du Sud se réveille menaçant la stabilité de la région et de tout le pays. Tout a commencé au début de l’année en cours à Ouargla. Les chômeurs de la ville se révoltent. Un mouvement de protestation qui avait déjà éclaté en 2011, quelques mois après les révoltes arabes, mais qui a réussi à être éteint par les autorités. Mais ne voilà pas que l’année 2013 commence, que ce mouvement réapparaît!

La ville pétrolière de Ouargla renoue avec les émeutes. Le mouvement qui était concentré seulement sur la ville de Ouargla, ne tarde pas à devenir le mouvement des chômeurs de toute la région du Sud. Ils se réunissent tous à Ouargla et se révoltent contre l’injustice sociale qui fait d’eux des Algériens sans emploi, sans avenir, alors qu’ils marchent sur l’or noir, le pétrole. La suite, tout le monde la connaît…

Cette crise a inquiété en plus haut lieu l’Etat qui a mobilisé tous ces ministres pour une sortie de crise. Des mesures des plus exceptionnelles ont été prises en faveur du Sud et de ses chômeurs. La situation a réussi à être maîtrisée. Elle est revenue à la normale. Malgré cela, ce mouvement des chômeurs qui s’est essoufflé après ces mesures, tente de rester en vie. Il mène quelques actions par-ci par-là mais son objectif est désormais obscur…

Le feu du Sud n’a donc pas pris avec les chômeurs, alors on tente autre chose. Pourquoi ne pas réveiller de vieilles rancoeurs? Quoi de mieux que les rivalités communautaires…? Ghardaïa est de nouveau le théâtre d’affrontements entre les Mozabite et Chaâmbi. Ces affrontements récurrents ont eu lieu déjà à trois reprises depuis le début de l’année (janvier, mars et mai). Mais c’est en 2008 et en 2009 à Berriane, une localité située à 40 km de Ghardaïa, que ce genre d’affrontement a été le plus sanglant. Ils avaient fait plusieurs morts et blessés. Les autorités ont eu du mal à mettre fin au conflit. Les rancoeurs sont restées persistantes, cela s’était finalement calmé… enfin jusqu’à cette année où ce genre d’affrontement a repris au sein même de Ghardaïa.

Cependant, la sagesse a fini par l’emporter. Le feu Ghardaïa n’a pas pris lui aussi.

Ces jours-ci pendant que l’Égypte est à feu et à sang, pendant que la Tunisie est en crise et connaît ses premiers attentats, pendant que ledit printemps arabe continue de se transformer en été sanglant, l’Algérie, cet îlot de paix entouré, d’une ceinture de feu, voit son Sud secoué par une nouvelle crise, Bordj Badji Mokhtar.

La mi-Août, quelques jours après la fin du mois de Ramadhan, un conflit tribal a éclaté dans cette ville de l’extrême sud, entre les membres de la tribu des Brabiche et des Idnane. Ces affrontements ethniques ont fait des dizaines de morts et des blessés graves. Les magasins ont été pillés et la ville quadrillée par les forces de sécurité. La situation était explosive et aurait pu être encore plus grave sans l’intervention des sages des deux tribus qui ont signé un accord de paix dans l’intérêt général. Malgré le calme retrouvé, la ville reste sur une poudrière!

Entre ces trois événements, la région a connu l’une des plus grandes prises d’otages de l’histoire, Tiguentourine. Plus de 800 personnes avaient été prises en otage en janvier dernier sur un site gazier de In Aménas. 37 otages et 29 terroristes ont trouvé la mort.

Les forces spéciales de l’Armée algérienne avaient réussi à éviter une véritable catastrophe en sauvant la vie à la majorité des otages et en empêchant que les terroristes n’explosent ce site gazier stratégique pour le pays. Cet attentat avait eu lieu en pleine intervention de la France dans le nord du Mali. Il avait pour but principal d’impliquer l’Algérie dans cette guerre et ainsi déstabiliser le pays qui n’est pas tombé dans le piège des révoltes arabes. Mais avec aisance et force, l’ANP a réussi à empêcher ce complot contre l’Algérie.

Cette année 2013, le Sud a aussi connu une perturbation au niveau des lycées. Une grève les a paralysés pendant plus de deux mois. Les élèves ont été privés de pratiquement tout le troisième trimestre. Cela a failli perturber le déroulement du Bac, mais aussi à travers tout le pays. Une situation qui aurait pu dégénérer. Mais finalement, tout a été réglé au bon moment, le Bac s’est déroulé le plus normalement du monde.

En six mois, cette partie sud de l’Algérie a connu une succession d’événements troublants, les uns plus que les autres. Mais au final, sans que le vent du Sud ne l’emporte… Néanmoins, le timing de ces événements et leurs persistances tout au long de l’année dans cette région sensible, laissent planer des interrogations: qui veut allumer la flamme du Sud? En tout cas, une chose est sûre, quelles que soient les parties qui veulent déstabiliser l’Algérie, elles auront leurs comptes. Comme l’a averti le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, jeudi dernier à M’sila, «qui nous cherche, nous trouve». Tiguentourine l’a bien prouvé…