Mouvement de protestation des pilotes avant-hier, Air Algérie : les raisons d’un malaise

Mouvement de protestation des pilotes avant-hier, Air Algérie : les raisons d’un malaise

Avant-hier, un débrayage des pilotes d’Air Algérie a fortement perturbé les vols au départ de l’aéroport d’Alger. Cette grève venait s’ajouter à une situation de malaise que vit la compagnie depuis quelque temps.

L’action a duré plusieurs heures avant de voir les avions de la compagnie décoller de nouveau. Les initiateurs de cette action de protestation réclamaient trois points essentiels. Il s’agit, d’abord, de places dans le parking. “C’était l’élément déclencheur du débrayage”, explique un pilote qui a requis l’anonymat.

Il a souligné qu’ils sont dans l’obligation de poireauter des heures afin de trouver une place dans le parking. “Au lieu de perdre tout ce temps à la recherche d’une place pour mettre son véhicule, il est préférable que le pilote se concentre sur son vol, notamment en ces temps de mauvaises conditions climatiques.”

La même source a expliqué qu’un pilote doit être prêt de 2 à 3h avant le décollage. “Pour, seulement, le problème de stationnement, plusieurs programmations ont été affectées”, révèle-t-elle. Pour la seconde cause, notre interlocuteur a évoqué celle liée à la programmation.

Sur ce point, il a tenu, d’abord, à dénoncer “les privilégiés” de la direction, “qui bénéficient, selon lui, des meilleures programmations”.

En troisième lieu, il a cité la problématique liée au nombre d’heures de vol et d’amplitude horaire. Sur ce point, elle constate que les pilotes algériens exerçant à Air Algérie dépassent de très loin le nombre d’heures arrêté par la réglementation régissant l’aviation civile. Notre source n’a pas omis d’évoquer les engagements de la direction d’Air Algérie afin de régler ces problèmes. Elle a, en effet, décidé de revoir l’organisation des parkings, en revoyant les listes des personnes autorisées à y accéder. “Ils vont revoir les badges afin d’assurer des places pour les pilotes”, a-t-elle dit.

Quant à la seconde revendication concernant les programmations des vols, elle s’est engagée, précise le pilote, “à revoir ces programmations afin de permettre aux pilotes d’avoir suffisamment de temps à consacrer à leur famille”.

Elle s’est engagée, aussi, ajoute notre source, à revoir la programmation des vols rentables, notamment sur la France, les night-stops…, afin de faire bénéficier tous les pilotes.

Sur le 3e point soulevé par les grévistes, notre source a évoqué “une infraction à la loi régissant le nombre d’heures”. Ainsi, elle a révélé que les départs en cascade du personnel du pavillon national ont amplifié le problème. “Les 30 pilotes qui ont rejoint, notamment, la compagnie qatarie sont pour beaucoup de choses dans ce problème”,

explique-t-elle, précisant qu’ils sont dans leur droit de quitter puisqu’aucun contrat ne les lie à Air Algérie. Elle a expliqué, par ailleurs, que le pilote s’engage avec la compagnie pour un minimum de 5 ans. “Cette période permettra à la compagnie de rentabiliser l’investissement fait sur la qualification et la formation des pilotes.” À propos des pilotes qui ont claqué la porte d’Air Algérie, elle a révélé, en outre, qu’ils sont partis “à la recherche de meilleures conditions de travail”.

Elle a aussi ajouté que le personnel navigant d’Air Algérie a connu un départ massif depuis quelque temps. Pour connaître les réelles raisons de ces départs, hormis celles liées aux salaires, notre source a avoué que “la gestion par liens de sang de l’entreprise est pour beaucoup dans cette situation”.

À propos des fouilles effectuées sur les pilotes à leur entrée dans les avions, notre source a affirmé que cette pratique existe depuis longtemps et qu’il est arrivé “de voir des agents fouiller des pilotes pour une boîte de jus”.

Quant au soupçon de transfert illégal des devises, elle a précisé que “ces infractions existent depuis toujours et qu’elles sont connues dans toutes les compagnies du monde”.