Les greffiers des Cours de justice ont organisé mercredi à travers tout le territoire national, un mouvement de protestation pour exprimer leur mécontentement de la « marginalisation », de la situation juridique « injuste » et des conditions de travail « inadmissibles ». Des greffiers qui ont assuré un service minimum ont exprimé à l’APS, lors d’une tournée à travers les différents tribunaux de première instance et la Cour d’Alger, leurs revendications consistant en l’amendement de leur statut particulier qu’ils ont qualifié de « code pénal » qui « manque, ont-ils dit, de « flexibilité » dans la définition des devoirs et obligations du greffier ».
« Toute l’action judiciaire relève de la responsabilité du greffier, dans la forme et le fond, ce qui expose ce dernier à une grande responsabilité pénale », ont estimé les protestataires, déplorant le fait que le statut particulier des fonctionnaires de greffe « définit les nombreuses obligations du greffier sans mentionner, en contrepartie, les droits et les avantages dont ils doivent bénéficier ».
Ils ont, d’autre part, appelé à l’augmentation des salaires des fonctionnaires du greffe, « en fonction de la responsabilité et du risque » auxquels ils sont exposés, soulignant que leurs salaires actuels « ne sont pas à la hauteur de leur performance et des missions qui leur sont assignées ».
Soulignant « le faible montant des crédits », les protestataires ont déploré le manque de couverture sanitaire et de transport, précisant qu’ils doivent, de par la nature de leur travail, assurer leur fonction jusqu’à des heures tardives de la nuit. Ils ont, par ailleurs, appelé à « la réintégration de tous les fonctionnaires suspendus arbitrairement » et à « la promulgation d’une loi qui assure au fonctionnaire une protection contre les pratiques irresponsables de certains supérieurs, ainsi qu’à la révision de la gestion du greffe par le parquet et le recours à une gestion indépendante de cette fonction ».