M.Medelci et M. Ghebreyesus
Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a indiqué que le Président Bouteflika est le seul habilité à opérer un mouvement dans le corps diplomatique.
«Qu’on cesse de faire dans la rumeur et qu’on prenne le temps d’attendre que les décisions soient prises, et lorsqu’elles le seront, le ministère des Affaires étrangères, lui seul, pourra les communiquer de manière crédible et définitive.» C’est en ces termes que le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a démenti, tout en ne l’excluant pas, un éventuel mouvement dans le corps diplomatique. Lors d’une conférence de presse animée, hier, conjointement avec son homologue éthiopien, le chef de la diplomatie algérienne a toutefois indiqué que seul le président de la République est habilité à prendre une telle décision. «Le mouvement dans le corps diplomatique est décidé, conformément à la Constitution par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le président n’a pas encore pris de décision (…) dans ce domaine», a indiqué M.Medelci. Pourtant, c’est au moment où on fait état du rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France, Missoum S’bih, -information qui n’a pas été démentie – que M.Medelci saisit l’opportunité pour mettre un terme aux «spéculations». Le ministre réagissait à une information publiée, hier, par un quotidien arabophone, faisant état d’un large mouvement dans le corps diplomatique, publiant même la liste des diplomates concernés par le mouvement. S’agit-il d’une manipulation? Le ministre a-t-il démenti l’information pour éviter la polémique à propos de la conjoncture dans laquelle la décision est prise?
Les prochains jours nous le diront. M.Medelci a souligné que «tout ce que vous avez pu lire dans la presse vous a certainement intéressé. Il nous a aussi intéressé et quelquefois amusé de voir ce mouvement annoncé».
En tout état de cause, l’Algérie gagnerait à opérer un mouvement dans le corps diplomatique, car dans certains pays, les représentants de l’Algérie sont malades, ce qui nuit à son image dans ces pays.
Sur un autre plan, le ministre des Affaires étrangères a affirmé que l’Algérie n’a été mandatée ni par l’Ethiopie ni par l’Egypte pour jouer le rôle de «médiateur» dans leur différend à propos du projet éthiopien de construction d’un barrage géant en amont du Nil.
«Nous avons discuté de cette question avec l’un et l’autre. L’Algérie a joué un rôle de facilitateur en raison des circonstances, liées à la présence des deux ministres en Algérie», a-t-il ajouté.
Concernant la visite effectuée par le ministre des Affaires étrangères égyptien, Mohamed Kamel Amr, à Alger, jeudi dernier, M.Medelci a expliqué que M.Amr avait pris part à la clôture des travaux de la réunion du comité de suivi algéro-égyptien préparatoire à la 7ème session de la grande commission mixte.
Il a ajouté qu’il était «tout à fait normal» qu’il évoque la question des eaux du Nil, «compte tenu de son importance», avec ses deux homologues (éthiopien et égyptien).
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères éthiopien a indiqué que sa visite à Alger est une simple coïncidence avec celle effectuée par le ministre égyptien des Affaires étrangères, la semaine dernière en Algérie.
«Les Egyptiens sont nos frères et nous devons parvenir à un accord qui servira les intérêts des deux pays (…). Nous, Ethiopiens et Egyptiens, devons nager ensemble ou couler ensemble et bien évidemment, nous avons choisi la première option», a souligné M.Ghebreyesus.
Concernant les relations bilatérales entre l’Algérie et l’Ethiopie, l’hôte d’Alger a souligné que les deux pays oeuvrent à les hisser à un niveau «plus élevé». Le ministre éthiopien a indiqué que les deux pays ont signé une Déclaration de partenariat stratégique qui va dans le sens du renforcement des relations bilatérales, notamment dans les domaines commercial et de l’investissement. Il a annoncé la création prochainement d’un Conseil d’hommes d’affaires algéro-éthiopien ainsi que la mise en place d’un cadre juridique devant protéger et promouvoir les investissements entre les deux pays, faisant part aussi de l’intention des deux pays d’établir une ligne aérienne directe entre Alger et Addis-Abeba.M.Ghebreyesus s’est dit également «heureux» d’annoncer que l’Algérie a alloué à son pays deux terrains au choix pour la construction du siège de la future ambassade d’Ethiopie à Alger.