Les grandes capitales sont touchées par ce mouvement qui est une permutation pour les uns et une retraite pour les autres.
Plusieurs fois annoncé dans la presse comme “imminent” pour être ensuite renvoyé aux calendes grecques, un mouvement dans le corps diplomatique vient d’être opéré par le président de la République, a-t-on appris, hier, de sources diplomatiques. Bien que partiel, il n’en touche pas mois des capitales très sensibles dans le Vieux Continent.
À commencer par Paris, la “première” d’entre elles en raison du caractère “particulier” des relations algéro-françaises. Missoum Sbih, en poste depuis le 7 novembre 2005, date à laquelle il avait présenté ses lettres de créances au président Jacques Chirac, va quitter le 50, rue de Lisbonne, dans le 8e arrondissement, pour céder son poste à une autre grande figure de la diplomatie algérienne, Driss Djazaïri. Ce dernier était jusque-là en poste à Genève en qualité de représentant permanent de l’Algérie à l’ONU.
Le petit-fils de l’émir Abdelkader sera remplacé sur les berges du lac Léman par Mme Taos Ferroukhi, ambassadeur d’Algérie à Vienne. Le départ de Missoum Sbih, qui va vraisemblablement prendre sa retraite compte tenu de son âge, après plusieurs années au service de l’Algérie, est régulièrement évoqué à l’occasion de rumeurs sur les changements dans les représentations diplomatiques algériennes.
Ainsi Mohamed Béjaoui, ancien ministre des Affaires étrangères, puis Noureddine Yazid Zerhouni, actuellement vice-Premier ministre, étaient souvent cités comme ses possibles successeurs dans la capitale française. Le mouvement touche également notre ambassade dans le Royaume-Uni. En effet, Mokhtar Rguieg est appelé à succéder à un autre grand nom de la diplomatie algérienne, Mohamed-Salah Dembri. Ce dernier doit laisser son poste pour des raisons de santé, explique-t-on. Pour sa part, Rachid Maârif, jusque-là à Rome, va devoir quitter la Ville éternelle pour s’installer à Madrid, où il doit succéder Mohamed Hanéche, comme ambassadeur d’Algérie en Espagne. Une autre ambassade et pas des moindres est concernée par ce mouvement partiel : celle de l’Algérie au Maroc. Le poste est déclaré officiellement vacant depuis le décès du général Larbi Belkhir le 28 janvier 2010. C’est Mourad Benchikh, diplomate de formation, qui a été aussi secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, qui succédera au “Cardinal” pour une mission toute aussi cardinale compte tenu de la nature des relations entre Alger et Rabat sur lesquelles le problème sahraoui pèse encore de tout son poids. En fait, la nomination de Mourad Benchikh aura le mérite de mettre un terme aux spéculations. Plusieurs personnalités ont été avancées pour ce poste, notamment Mohamed-Salah Dembri et surtout Mohamed Moulay Guendil, actuellement directeur de cabinet du président à la présidence la République.
Ce mouvement partiel dans le corps diplomatique vient en complément de celui qui a touché d’autres capitales.