Le premier responsable du FNA a entamé hier mardi sa campagne électorale à partir d’Aïn-Defla où il a animé un meeting à la salle Benbadis, mi-pleine mivide, c’est selon.
Il a commencé par rappeler sa ligne directrice en matière d’action politique : «Nous avons toujours œuvré pour que le pouvoir soit exercé par le peuple à travers des institutions saines et crédibles.» Et de s’interroger sur les résultats obtenus à ce jour : «Sommes-nous arrivés à l’instauration d’une réelle démocratie ? A l’établissement d’un Etat de droit ?» Remontant à l’indépendance, Moussa Touati n’a pas mâché ses mots pour dire que «c’est une indépendance préfabriquée qui a été vidée de son sens, de sa substance et le pouvoir a toujours été détenu par les collaborateurs de la puissance coloniale, puissance qui est allée jusqu’à intervenir dans nos textes législatifs et même dans notre Constitution à travers toutes les législatures qui se sont succédé ». Moussa Touati cible même le président de la République : «Il est inadmissible et nous ne sommes pas d’accord pour qu’un seul homme, quel qu’il soit, concentre tous les pouvoirs entre ses mains.» Dans la foulée, il ajoute : «Qui sont derrière ces hommes, quels cercles d’influence, quels pouvoirs les fabriquent et les manipulent ?» Il dira que «de nos jours le citoyen est asservi par les responsables administratifs, ils se posent en sidis».
Parlant de l’exercice du pouvoir dans les communes, il dira : «Les partis ne peuvent pas exécuter les programmes sur la base desquels ils ont été élus car ils délibèrent mais c’est le chef de daïra et le wali qui se chargent de l’exécution à leur guise. Ce sont eux qui désignent les entreprises et attribuent les marchés.»
Au sujet de la fraude, Moussa Touati préconise qu’après l’annonce des résultats, s’il y a cas de fraude, c’est aux électeurs de dire leur désaccord. Pour inciter les citoyens à ne pas se laisser faire et à aller vote il dira que «nos armes sont les urnes et nos munitions sont les bulletins ». Questionné au sujet des déboires du FNA et notamment son recul après les actions d’éclat enregistrées, notamment la 3e place après le FLN et le RND avec 14,3% des voix en 2007, Moussa Touati montre du doigt les coupables : «C’est une certaine presse, certains journalistes qui ont été instrumentalisés me portant des estocades sans preuves émanant de sources jamais identifiées.» «Je persiste et je signe, c’est cette presse-là et ces journalistes-là qui ont causé du tort au FNA», ajoutera-t-il.
Karim O.
