Au deuxième jour de sa sortie électorale, Moussa Touati, président du FNA, a animé ce matin son premier meeting populaire à la bibliothèque publique de la wilaya d’Adrar où il a appelé à l’alternance au pouvoir et à l’édification d’un État de droit, d’équité et de justice.
«Nous devons nous concerter et consulter le peuple algérien afin de construire un État démocratique et une république moderne, fidèle à ses lois fondamentales», indique M. Touati. Pour lui, « aller voter massivement le 17 avril prochain, demeure le seul moyen pour affronter le pouvoir actuel et mettre un terme à la désobéissance civile», tel est le message adressé par le candidat du FNA à ses militants et sympathisants d’Adrar, wilaya dans laquelle compte la majorité de ses élus locaux.
M. Touati n’a pas lésiné sur les mots dans son discours d’opposant, appelant les Algériens à faire preuve de maturité lors des choix politiques, et ce, pour ne pas revivre les mêmes erreurs enregistrées lors des scrutins précédents.
Il a estimé que le véritable changement devrait commencer par la restructuration du secteur de la justice afin de rétablir la souveraineté et la légitimité populaire et mettre fin aux fléaux sociaux qui gangrènent la société et entachent l’intégrité et l’identité nationale.
Contrarié par la décision de la Cnisel qu’il lui a infligé hier un avertissement à cause de ses sorties de proximité, Touati a dénoncé les différentes transgressions électorales qui influent sur les résultats des élections et minent l’avenir de l’Algérie, estimant que le travail de proximité constitue la meilleure option pour se rapprocher du citoyen et identifier ses attentes.
Dans son discours aguerri de nationaliste, le candidat du FNA refuse la révision de la Constitution touchant à l’équilibre des pouvoirs, un point qu’il a, déjà, évoqué dans son programme électoral qui s’inscrit dans la dynamique de construire un État de droit.
Changeant le ton d’un moment à l’autre, M. Touati, se dit scandalisé par les comportements inappropriés de certaines parties « qui dupent le peuple à quelques semaines du scrutin. «L’Algérie est passée d’un pouvoir pluraliste à une dictature dont le profit financier est prédominant», dénonce-t-il avant d’évoquer un rapport économique publié par les États-Unis sur l’Algérie et qui révèle que plus de 36 000 Algériens ont des comptes à l’étranger pour un montant total de 216 milliards de dollars. Il dira, dans le même sillage, que « l’Algérie connaît une autre forme de colonialisme imposée par l’abus du pouvoir actuel. L’Algérien est privé de ses simples droits civiques».
Touati qui appelle à la restructuration et à la diversification du secteur des médias et à la libéralisation du champ publicitaire, plaide pour l’élaboration d’une charte nationale avec la participation du tous les Algériens, et ce, pour « rétablir la confiance entre citoyens et l’État».
Samira Bourbia