Le président du Front national algérien (FNA) évoque un complot contre son parti, considéré selon lui comme «une importante force politique», dans la perspective des législatives prochaines. Hier, lors d’une conférence de presse animée au siège de son parti, il a accusé le ministre de l’Intérieur d’être «à l’origine d’une tentative de déstabilisation du FNA».
Abder Bettache – Alger (Le Soir) -C’est un Moussa Touati en colère qui s’est présenté hier devant la presse pour «dénoncer ceux qui veulent déstabiliser le FNA» et implicitement préparer le lit à d’autres formations politiques, islamistes en l’occurrence pour les joutes électorales prochaines. En guise d’argument, le conférencier cite «l’autorisation délivrée par les services du département de l’intérieur à des exclus du parti pour la tenue d’un congrès extraordinaire vendredi prochain dans la wilaya de Boumerdès ». Le président du FNA réfute «l’existence d’un mouvement de redressement au sein du FNA, mais plutôt des exclus des rangs du parti qui ont la bénédiction du département de l’intérieur pour déstabiliser notre parti». Cependant, Moussa Touati refuse de céder. Mieux, il a envisagé de passer à l’offensive. En premier lieu, il a décidé, en sa qualité du premier responsable du parti de déposer plainte contre le ministre de l’Intérieur et, en second lieu, il a lancé un appel aux membres du conseil national de son parti de prendre part et d’intervenir lors de la rencontre de Boumerdès pour chasser les usurpateurs et prouver à l’opinion publique qu’il n’ y a qu’un seul FNA, celui dont le siège se trouve à la rue de Tanger. «Je défendrais l’existence du FNA jusqu’au dernier jour. Nous sommes les plus proches du peuple et ils savent que nous sommes la première force politique. Le pouvoir sait que nous ne sommes pas des gens préfabriqués à sa solde. Le FNA connaît son véritable poids au sein de la société. Le président du FNA fréquente les marchés populaires. Il est à El-Harrach, à Boussaâda et partout dans le pays», a-t-il expliqué. En somme, la conférence de presse animée par le premier responsable du FNA au siège de son parti se veut comme un début de bras de fer engagé avec l’administration. Pour lui, «ce qu’a commis l’administration est une manœuvre pure et simple à l’endroit de notre parti. On a peur que le FNA soit la première force politique. Le département de l’intérieur connaît très bien notre ancrage social et notre force politique.» Et de conclure sous forme d’interrogation : «Il y a quelque chose d’incompréhensible dans cette question. D’un côté, on est autorisé à organiser une conférence nationale à la coupole du 5- Juillet et de l’autre cette même administration autorise la tenue d’un congrès extraordinaire initié par des exclus du parti.»
A. B.
