Moussa Touati
Le président du FNA dénonce l’autorisation des avions de guerre français à survoler le territoire algérien dans la guerre au Mali.
Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, refuse l’implication de l’Algérie dans la guerre au Mali et l’utilisation de son territoire pour mener les attaques par les Français. «Comment autoriser les avions de guerre français à survoler le territoire algérien et sans conditions pour agresser l’Azawad qui consulte les Algériens sur tous les sujets les concernant. On n’accepte pas cela», a-t-il indiqué, lors d’une conférence de presse animée, hier, au siège de son parti à Alger.
Estimant que la souveraineté nationale n’est pas respectée, M. Touati a estimé que l’utilisation de l’espace aérien algérien par la France est «une humiliation aux Algériens». «Ça va mener à une crise en Algérie», a-t-il prévenu.

«Le ciel algérien est-il sous protection algérienne ou française?», s’est-il encore demandé avant de souligner ses craintes sur les conséquences fâcheuses de la crise malienne sur l’Algérie.
Mieux, le président du FNA craint, qu’à travers l’intervention au Mali, c’est «l’Algérie qui est visée». Pour M.Touati, la France ne protégera pas l’Algérie, ni d’ailleurs le Mali. «Elle cherche ses intérêts économiques et financiers dans ses anciennes colonies pour venir à bout de la crise économique qu’elle traverse», a-t-il soupçonné. Le conférencier a critiqué le travail de la diplomatie algérienne concernant notamment les affaires étrangères, remontant jusqu’à la position algérienne lors de la révolution en Libye.
Le président du FNA a abordé d’autres questions relatives à l’actualité politique nationale. Dans le cadre de la révision de la Constitution, il a affirmé qu’il a été reçu par le Premier ministre devant lequel les propositions du FNA ont été présentées. M.Touati a indiqué que cette révision doit consacrer le pouvoir du peuple. Mais avant l’élaboration du texte, le conférencier préconise de consulter d’abord le peuple, à travers des élections, sur la nature du régime politique à adopter: parlementaire, présidentiel ou semi-présidentiel. Cette consultation donnera lieu à ce que le conférencier désigne un pacte national sur la nature du régime.
Pour ce qui le concerne, M.Touati a plaidé pour un régime parlementaire qui permettra au «peuple de décider sur les questions qui l’intéressent sans tutorat». Défendant l’option d’un mandat présidentiel renouvelable une seule fois, le conférencier s’est dit contre les «coups d’Etat constitutionnels».
«Comment expliquer que chaque 10 ans, un coup d’Etat contre la Constitution est perpétré? La génération de la Révolution est finie et il faut en finir avec l’autoritarisme», a-t-il souligné. Interrogé sur sa lecture de la démission du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, de la tête du parti, M.Touati a eu cette réponse: «Je ne pense pas qu’Ouyahia a cédé à la pression des militants du parti. Il a démissionné pour un objectif que seul lui et ceux qui lui ont demandé de partir connaissent.» Le conférencier a fait le lien entre la démission de M.Ouyahia et la prochaine révision de la Constitution avant de déduire ce qu’aucun analyste n’a avancé pour le moment. «Ils (les gens du pouvoir) ont l’intention de créer un poste de vice-président et la personne la plus indiquée pour occuper ce poste est Ouyahia», a-t-il expliqué.