Selon le patron de Sovac, il s’agit, désormais, pour les concessionnaires de cultiver d’autres facultés, notamment celle qui consiste à s’inscrire dans la durée.
Le Salon Equip Auto Algérie ouvre ses portes à la Safex (Société algérienne des foires et exportations) et signe, par sa présente édition, plus de dix ans d’existence en Algérie. Un fait qui dénote du succès de ce rendez- vous international spécialisé dans l’équipement et l’outillage de garages ainsi que la pièce de rechange automobile. Il s’inscrit plus que jamais dans la logique nationale qui encourage l’investissement dans la filière automobile, à savoir le montage et la sous-traitance.
Les organisateurs de cette manifestation n’ont pas manqué d’inviter les principaux acteurs du monde de l’automobile, comme les représentants du ministère de l’Industrie et des Mines ainsi que les patrons de concessions à l’instar de Mourad Oulmi, P-DG de Sovac, Guillaume Josselin pour la marque au Losange ainsi que Sofiane Ben Amrane pour Ival, représentant d’Iveco. Ces responsables qui se sont exprimés autour d’une table ronde qui a eu pour thème: «La Filière automobile face à son avenir», ont été unanimes à affirmer que la politique des quotas appliquée par les pouvoirs publics en matière d’importations de véhicules aura lourdement pesé sur leur business, notamment en réduisant sensiblement les ventes et en réduisant les stocks.
Ainsi et à en croire leurs premiers responsables ils ont dû connaître une fin d’année particulièrement réduite en affaires, entre janvier et février. Soit deux mois de quasi-disette. Toutefois tous ont admis que c’est là un passage obligé d’autant qu’il est de bon aloi de réduire la facture des importations. «Nous n’avons pas à commenter les décisions du gouvernement, surtout que l’investissement dans la filière automobile apportera ses fruits sur le long terme.» La crise qui s’est emparée du marché automobile risque de durer encore un peu et il s’agit désormais de songer à miser sur le nouveau challenge qui se présente, c’est-à-dire celui du montage automobile.

«Le projet de montage nous devons inéluctablement l’entreprendre», a déclaré en substance Mourad Oulmi qui a évoqué que le dossier qui a quelque peu patiné auparavant (2011) est aujourd’hui en cours. «Ce dossier a été réactivé et est à 100% finalisé», a-t-il dit. Sovac qui est partenaire du constructeur mondial Volkswagen cite le montage de modèles Volkswagen. Selon Mourad Oulmi, le dossier des importations de véhicules est l’arbre qui cache la forêt.
Autrement dit et à l’en croire, l’importation de la pièce de rechange coûte excessivement cher et dans le lot de pièces importées nombreuses sont celles qui sont contrefaites.
«J’appelle à mettre de l’ordre dans ce domaine», a-t-il clamé, tout en menaçant (annonçant), en sa qualité de vice-président de l’AC2A que les concessionnaires risqueraient de monter au créneau afin de dénoncer ce phénomène qui passe souvent inaperçu. Emmanuel Taillardat, journaliste à L’Argus de l’Automobile a été invité à Equip Auto 2016. Selon cet intervenant, pas moins de 585.000 personnes travaillent dans la filière automobile en Algérie. Cette industrie occupe 13% de la population active dans notre pays loin derrière les secteurs du commerce, 61% et des BTP, 16,8%. Pour cet intervenant, l’Algérien débourse 9,6% de son budget pour l’automobile et les transports alors qu’il débourse 41,8% pour les produits alimentaires et 20.4% pour le logement. En ce qui concerne le marché algérien de l’automobile, celui-ci est estimé à 5 549.298 véhicules à fin 2015, soit 46% du taux d’équipements de la population active en Algérie, selon cet expert.
En 2011, le nombre de véhicules en Algérie était de 4 549.490 véhicules, soit une augmentation d’un million de véhicules en moins de cinq ans. Pour Quentin Le Hete, directeur Maghreb de Gipa, 48% du parc automobile algérien a moins de 9 ans. Ce constat fait suite au rajeunissement du parc roulant avec les importations de ces dernières années.