Mourad Medelci et Mohamed Kamel Amr lors de la conférence de presse
«Les entreprises égyptiennes de bonne réputation, capables d’achever les projets dans les délais impartis, auront leur part dans ces chantiers», a indiqué M. Medelci.
Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a expliqué la manière, avec laquelle l’Algérie aidera l’Egypte en ces moments difficiles. «Je connais la situation en Égypte et les Égyptiens connaissent la situation en Algérie. Il faut qu’on s’entraide pour prendre en charge les problèmes de notre jeunesse et relancer nos économies», a déclaré M.Medelci durant la soirée d’avant-hier. Cette aide, selon M.Medelci consistera en des «préférences» qui seront accordées aux entreprises égyptiennes. Ainsi, il a été convenu d’attribuer une partie des projets de logements prévus dans le plan quinquennal 2010-2014 aux sociétés égyptiennes.
«Les entreprises égyptiennes de bonne réputation, capables d’achever les projets dans les délais impartis, auront leur part dans ces chantiers», a indiqué M.Medelci qui s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien, Mohamed Kamel Amr. M.Medelci affirmant par ailleurs qu’il n’est pas au courant d’une «demande de l’Égypte d’un crédit auprès de l’Algérie». Comme autre faveur accordée à l’Egypte, l’Algérie a décidé d’augmenter l’année prochaine de 50% ses livraisons de gaz de pétrole à l’Egypte, pour atteindre 1,5 million de tonnes métriques par an afin de satisfaire la demande de l’Egypte. L’Algérie approvisionne actuellement à hauteur de 50% le marché égyptien en gaz de pétrole liquéfié.
Dans le cadre de cette coopération, M.Medelci a soutenu que «les deux parties ont également convenu de transférer le brut vers les unités de raffinage en Egypte». Le ministre des Affaires étrangères a estimé que cet accord est d’une «importance majeure», car «il permet d’envoyer du brut (en Egypte) et de récupérer des dérivés que l’Algérie importe d’habitude».
M.Medelci a évoqué les perspectives de coopération entre les deux pays dans le domaine des industries chimiques. Il a souligné, à cet égard, que les deux parties ont convenu d’examiner les possibilités offertes en la matière à travers les rencontres de responsables du secteur de l’énergie. D’autre part, l’Algérie pourrait tirer avantage de l’expérience «pionnière» de l’Egypte dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Medelci a rappelé dans ce cadre que les deux ministres en charge du secteur ont convenu de signer prochainement un mémorandum à ce propos «en vue d’impulser la coopération dans ce domaine». Le ministre a rappelé que l’Algérie «oeuvre au développement de ce créneau», citant à titre d’exemple le village intelligent de Sidi Abdallah.
Le tourisme et la question de la circulation des personnes ont été largement abordés. Le tourisme étant l’une des principales ressources de devises, l’Egypte compte miser sur le marché algérien. Le flux des touristes algériens vers le pays des pharaons a chuté depuis la crise diplomatique qui avait suivi l’agression au Caire des joueurs de l’Equipe nationale à la veille du match Égypte-Algérie, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2010. Les deux parties ont donc convenu de mettre en place une commission mixte chargée de trouver les mécanismes de facilitation des déplacements des hommes d’affaires et investisseurs et de touristes entre les deux pays afin de leur garantir «de plus larges moyens à même de faciliter leur circulation».
«Il a été convenu de mettre en place, avant la réunion de la Grande Commission mixte prévue en avril 2013 au Caire, un projet de coopération consulaire qui tienne compte des aspirations des deux peuples à l’élargissement des opportunités
et des rencontres», a déclaré M.Medelci. Concernant une éventuelle visite en Algérie du président égyptien, Mohamed Morsi, le ministre égyptiens des AE a indiqué qu’il était porteur d’une invitation au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour une visite en Egypte.
Abordant les questions internationales, lors de la même conférence de presse, la crise malienne a été passée en revue. L’Egypte approuve «totalement» la position de l’Algérie vis-à-vis de la situation dans le nord du Mali. «Nous approuvons totalement la position de l’Algérie vis-à-vis de la situation au Mali et rejetons les mouvements séparatistes au Mali», a appuyé Mohamed Kamel Amr lors de la même conférence de presse conjointe avec son homologue Mourad Medelci. L’Algérie privilégie une solution négociée au Mali voisin tout en n’excluant pas une intervention militaire qui, selon elle, doit être exclusivement africaine et dirigée sur des cibles précises que sont les organisations terroristes.