Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci a rompu le silence observé jusque-là par Alger sur les évènements survenus en Tunisie, mardi soir à Charm El-Cheikh (Egypte) où il participe aux côtés du président de la République au 2e Sommet économique et social qui a débuté ses travaux hier.
Evoquant la situation en Tunisie, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué dans une déclaration à la presse nationale, que «le plus important c’est que nous constatons que les Tunisiens sont en train de se donner de nouvelles institutions qu’ils souhaitent les plus ouvertes possible à toutes les tendances politiques et sociales du pays». Pour Mourad Medelci, la Tunisie «est en train de vivre un moment capital de son histoire», convaincu qu’il est que «ce pays, qui a fait beaucoup de progrès par le passé, est en mesure d’en faire davantage à l’avenir».
Déplorant «les morts et les actes de vandalisme qu’a connus la Tunisie lors de ces évènements», le ministre exprime «ses regrets», d’autant dit-il «qu’il s’agit d’un pays frère et voisin». Au sujet de la réunion du 2e Sommet économique et social, Mourad Medelci a relevé l’existence d’une nouvelle approche de coopération entre les pays arabes. Ce n’est plus les questions politiques qui sont comme prioritaires, soulignant que «depuis deux ans, il y a une nouvelle approche de la coopération entre les pays arabes».
Selon le chef de la diplomatie algérienne, la nouvelle approche retient des programmes économiques et sociaux, de plus en plus nombreux et importants et pour lesquels nous constatons que nous avons beaucoup plus de moyens, que par le passé, de les réaliser». «Garantir la sécurité alimentaire et créer des postes d’emploi, est le double défi que l’Algérie partage avec les autres pays arabes», affirme Mourad Medelci qui souligne que la sécurité alimentaire passe par le développement des capacités de production «lesquelles peuvent constituer un levier et un tremplin pour la création d’entreprises et d’emplois». C’est pour cette raison, a-t-il déclaré que «l’Algérie et les autres pays du Monde arabe sont en train de développer des petites et moyennes entreprises (PME) dans différents secteurs, notamment ceux de l’agriculture, de l’industrie et des services» rappelant que «la question du développement des capacités des PME a été au cœur des décisions du sommet économique arabe du Koweït, tenu en janvier 2009».
L’évaluation faite à Charm El-Cheikh de la mise en œuvre de cette décision, a précisé le ministre «a permis de noter avec satisfaction que nous ne sommes pas très de loin de l’objectif qui était le nôtre en créant un fonds arabe de soutien aux PME dans le Monde arabe», indiquant que « le niveau de participation des pays arabes à ce fonds a atteint plus de 1,2 milliard de dollars». L’objectif, explique-t-il étant «de mobiliser dans une première étape la somme de 2 milliards de dollars pour permettre aux pays arabes un soutien plus prompt et plus large à la création d’emplois à travers la création de PME». Mourad Medelci a mis en exergue, à cette occasion, les réalisations enregistrées par l’Algérie, ces dernières années, en matière de formation, d’infrastructures de base, de création d’emplois et «qui sont un exemple pour les pays arabes». Revenant sur la décision prise par le Ssommet du Koweït d’interconnecter les réseaux électriques arabes, le ministre a noté que «cet objectif est en train aujourd’hui d’être pris en charge par sous régions», il se réjouit que dans la région du Maghreb arabe, cette connexion «est en train d’être faite de manière extrêmement déterminée grâce au rôle particulier de l’Algérie».
Sur les questions du développement des infrastructures de base et de la mobilisation des ressources en eau dans le monde arabe inscrit en tant qu’objectifs du sommet de Koweït, le ministre estime utile de «capitaliser les expériences des pays arabes pour que l’accès à cette ressource (eau) se renforce davantage» se félicitant par ailleurs des résultats obtenus au chapitre de la formation «particulièrement significatifs» obtenus notamment dans l’enseignement de la langue arabe et dans bien d’autres domaines liés à la formation.