Mourad Medelci a réaffirmé, hier à Alger, la volonté de l’Algérie à continuer à honorer ses engagements conformément aux résolutions des Nations unies des solutions onusiennes en rappelant que notre pays a reçu la famille de l’ancien guide libyen, Mouamar Kadhafi, pour des raisons strictement humanitaires.
«L’Algérie a montré l’exemple d’un pays justiciable des résolutions onusiennes, a honoré de façon systématique l’ensemble de ses obligations et continuera à le faire», a-t-il souligné, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue britannique William Hague
Sur les relations de l’Algérie avec le Conseil national de transition (CNT), M. Medelci a affirmé que «les choses vont dans la bonne direction» et que le contact avec les responsables du CNT est «régulier».
Il a fait part de la réception de l’ambassadeur algérien par le président du CNT, où ce dernier a réaffirmé son intérêt à «construire une coopération multiforme solide et ambitieuse avec l’Algérie ainsi que l’arrivée d’une délégation de diplomates et de responsables militaires libyen bientôt à Alger».
M. Medelci a dit que l’Algérie est prête à proposer au peuple libyen un projet de réconciliation nationale et l’aider à le concrétiser. «Cette réconciliation attend, demain, les autres peuples y compris celui de la «Libye frère et voisin».
«Nous sommes prêts à le faire et la Libye trouvera chez les Algériens tous les encouragements pour la concrétiser de matinière rapide et effective», a-t-il ajouté.
Pour sa part, l’hôte algérien a estimé que notre pays doit coopérer avec les nouvelles autorités libyennes concernant le devenir de la famille Kadhafi et toutes les autres personnes qui font objet de recherche par des organismes internationaux. «Nous pensons, au Royaume-Uni,
que l’Algérie doit coopérer avec les autorités libyennes si ces dernières le demandent», a indiqué M. Hague. Il a précisé qu’il a formulé cette demande à tous les pays où il s’est rendu lors de sa tournée. «J’ai présenté la même demande, concernant les personnes demandées par la Cour international, à tous les pays de la région que j’ai visités. Il est important de travailler avec les autorités libyennes et la justice internationale afin de garantir la remise des personnes réclamées à la justice», a-t-il ajouté.
Il ne faut pas confondre foi et fanatisme
M. Medelci a noté que l’Algérie a tiré des leçons aux plans politique, sécuritaire et social de sa dure expérience des années 1990 que les autres pays doivent aujourd’hui suivre pour éviter des situations chaotiques. «Nous sommes l’un des pays qui peuvent dire aujourd’hui haut et fort qu’il ne faut pas confondre entre foi et fanatisme. Il ne faut pas confondre notre foi de musulman et l’usage qu’on peut faire de cette croyance à des fins de guerre et de prise de pouvoir.
Cette expérience montre aux Algériens et aux autres pays ce qu’il ne faut pas faire ailleurs à l’avenir», a-t-il signalé. Outre la lutte anti-terroriste qui est toujours en vigueur, l’Algérie veut également véhiculer son image de pays de réconciliation» qui est «l’autre expérience réussie de l’Algérie, admirée par les autres». Toujours dans ce contexte, M. Medelci a appelé à une plus grande coopération pour vaincre le résiduel du terrorisme, qui constitue une menace commune.
«Ce sous-produit, qui se décline souvent par la présence de forces qui sont apparentées au terrorisme, est présent un peu partout dans le monde, y compris en Europe.
Que ce terrorisme fasse également l’objet de mesures conjointes de lutte car il risque d’avoir des répercussions négatives pour notre région et pour les pays qui abritent les terroristes», a-t-il indiqué.
A propos de la coopération militaire algéro-britannique, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé qu’il n’existe pas un seuil qui puisse satisfaire tout le monde, notant la détermination des deux pays à faire avancer le travail entrepris depuis plusieurs années jusqu’à éradication définitive du terrorisme.
Pour M. Hague, la coopération militaire est «forte mais reste beaucoup à faire dans la priorité d’engager des actions effectives dans la région du Maghreb où il doit y avoir une cohabitation entre liberté et stabilité». Sur la situation en Syrie, M. Medelci a lancé un appel aux autorités de ce pays et à l’opposition à adopter le dialogue comme solution durable à toutes les crises.
N. B.