Mourad Medelci l’a annoncé hier ,Des diplomates et des militaires libyens bientôt à Alger

Mourad Medelci l’a annoncé hier ,Des diplomates et des militaires libyens bientôt à Alger

Telle est l’appréciation faite hier par le chef de la diplomatie, en marge de la visite de son homologue portugais à Alger.

Le Printemps arabe ou les “révoltes des peuples arabes”, particulièrement la crise en Libye et en Syrie, sont des questions qui préoccupent de plus en plus les autorités algériennes. En ce sens que le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a profité de la visite de son homologue portugais hier à Alger pour s’attarder, encore une fois, sur ces questions qu’il qualifie de “sensibles”. C’était une occasion pour lui d’éclaircir la position de l’Algérie par rapport à ce contexte régional précis, mais aussi et surtout pour faire part de ses aspirations quant à voir ses deux crises solutionnées le plus tôt possible. “Nous avons évoqué la situation dans la région et nous nous sommes appesantis spécialement sur la situation en Libye et en Syrie. Nous avons échangé nos points de vue et nous avons été particulièrement sensibles à l’interprétation et à la façon d’apprécier les évènements à la fois en Libye et en Syrie, d’autant que le Portugal siège aujourd’hui au Conseil de sécurité (en tant que membre non permanent) et préside, par ailleurs, le conseil des sanctions des Nations unies. Cette occasion de recevoir un responsable portugais de haut niveau est, pour moi, un avantage d’enregistrer ses points de vue sur ces questions sensibles (…)”, a tenu à expliquer

M. Medelci, soulignant, au passage, que les discussions seront “plus approfondies” lors de l’entretien que devait accorder, dans l’après-midi de la même journée, le président de la République à M. Paulo Portas, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères portugais. Ceci, avant de répondre aux questions des journalistes sur ce dossier, où il précisera qu’un accord aurait déjà été trouvé avec son homologue portugais sur “la nécessité d’aider la Libye, pays frère, afin de lui permettre de dépasser la situation de crise qu’il traverse et s’orienter rapidement vers une situation meilleure”. Cette situation meilleure, a-t-il dit, à travers laquelle “les frères libyens prendront leurs droits de ce mouvement observé, d’une part, et de l’autre, les pays voisins prendront aussi leurs droits des développements positifs de cette crise”. M. Medelci expliquera que “dans le même temps, l’aide permettra à la Libye de passer de la période transitoire à celle devant confirmer ses grandes potentialités, non pas seulement pétrolières et financières, mais aussi ses potentialités humaines excellentes”.

Une délégation du CNT se rendra en Algérie dans “les tout prochains jours”

Le MAE se veut, par ailleurs, affirmatif sur la prochaine visite en Algérie des représentants des nouvelles autorités libyennes. “Je confirme, et ce n’est pas seulement une intention, ni un projet, qu’une délégation libyenne se rendra en Algérie dans, probablement, les tout prochains jours”, a-t-il dit, précisant que cette délégation sera composée, à la fois, de diplomates et d’autres responsables dont des militaires. Ceci, avant d’expliquer que “cette visite constituera le point de départ des relations avec les nouvelles autorités libyennes, afin que nous balisions un terrain nouveau de la coopération entre les deux pays. Nous sommes, les deux parties comprises, prêts à élargir ce nouveau terrain le maximum possible, et nous allons œuvrer ensemble à la construction de l’Union du Maghreb arabe et lui permettre un saut qualitatif en profitant de cette occasion de ce qui est appelé le Printemps arabe”. S’agissant de la crise syrienne, M. Medelci a souligné la “grande préoccupation” de l’Algérie par rapport à la situation qui prévaut en Syrie, d’où, dit-il, “nous devons porter un grand espoir quant à voir les frères syriens sortir de cette crise”. Cependant, précise-t-il, la solution de cette crise concerne “tous les pays voisins, et plus largement tous les pays arabes, étant donné que la Syrie appartient à cet espace, et qu’elle est aussi membre de la Ligue arabe”. D’où d’ailleurs, explique-t-il, la perche désormais tendue par cette instance appelant les Syriens à tenir un congrès de dialogue national sous son égide. “La Ligue arabe, avec l’accord de tous ses membres, affiche sa volonté de fournir tous les services possibles au peuple et au gouvernement syriens pour les aider à dépasser leur crise le plus tôt possible.” Il a rappelé, à ce titre, la décision prise par la Ligue arabe pour l’envoi d’une commission ministérielle, présidée par le Qatar et comprenant les ministres d’Algérie, d’Égypte, du Soudan et du sultanat d’Oman.

Farid Abdeladim