La diplomatie algérienne dirigée par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, multiplie depuis quelques jours ses interventions dans de grands médias étrangers. Une manière de rassurer les partenaires de l’Algérie qui entame son troisième plan d’investissement public et tient à son rôle régional, notamment dans le monde arabe, l’Afrique et le Sahel.
Dans une dernière sortie médiatique, il a assuré que le président Bouteflika est en bonne santé, qu’il n’a pas l’intention de démissionner et en même temps qu’il n’envisage pas un mandat à vie.
Le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci continue ses entretiens. Après l’espagnol «El Pais», Europe 1, France 24, l’agence de presse mexicaine, lundi dernier, c’était au tour de l’agence américaine Dow Jones. Connu pour sa vocation financière, ce média américain a eu droit à des déclarations politiques spécifiques.
Dans cet entretien, Mourad Medelci est revenu sur le mandat présidentiel de Abdelaziz Bouteflika réélu pour un troisième mandat, le 9 avril 2009. Selon le chef de la diplomatie algérienne, parler d’un départ anticipé du président Bouteflika relevait de la «spéculation» avant d’ajouter : «Le président a été élu pour un mandat qui lui permet de rester aux commandes jusqu’en 2014. Il a été élu et bien élu.» Abordant l’état de santé du président Bouteflika, notamment après la circulation des informations sur cette question, rapportées par un câble de WikiLeaks, révélé le 24 février par l’agence Reuters, le ministre a déclaré : «Permettez-moi de vous rassurer, sa santé est excellente.»
Medelci a indiqué : «Je n’ai pas perçu … dans l’esprit du président de la République qu’il avait envisagé une présidence à vie. Cette question n’est pas soulevée.»
Il faut rappeler que cette question a été affirmée par Medeci, sur la chaîne française Public Sénat, le 27 février dernier, en qualifiant ce scénario de «blague». En réponse à la question du journaliste Jean-Pierre El Kabach, le chef de la diplomatie algérienne a répondu : «C’est plutôt une blague pour moi en tant qu’Algérien.»
Dans ce cadre, il avait rappelé les objectifs de Bouteflika à son arrivée au pouvoir en 1999. Il s’agit, selon lui, de «ramener la paix et la réconciliation nationale et remettre l’Algérie sur le chemin de la croissance».
A ce propos, il avait ajouté : «Ces objectifs sont atteints et le président, quelle que soit la date à laquelle sera terminé son mandat aura fait son parcours. Il nous appartient maintenant d’aller vers la relève, les uns et les autres.»
Donc, le président Bouteflika après trois mandats présidentiels consécutifs, ne compte pas rester président à vie mais ne compte pas quitter le pouvoir avant 2014, période de la prochaine élection présidentielle. Mais sans cela, on ne sait pas si le président Bouteflika compte se présenter pour la quatrième fois en 2014 sachant que plusieurs analystes écartent cette hypothèse.
Le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem avait annoncé que Bouteflika sera le candidat de son parti en 2014.
Il est à souligner que l’Algérie a connu des mouvements de protestations tout au long de l’année, ces derniers demandent des réformes et la prise en charge des préoccupations généralement socioprofessionnelles.
Dans ce contexte, il y a eu la création de la Coordination pour le changement et la démocratie (CNCD) divisée en deux après un court temps d’existence. Car le RCD qui fait partie de la CNCD préfère s’en tenir à des «marches» chaque samedi malgré l’absence de mobilisation.
Par ailleurs, il y a le FFS qui appelle à «un changement pacifique». Il y a aussi le retour de l’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour qui a créé ce qu’il a appelé «Alliance nationale pour le changement».
Depuis plus d’un mois, un vent de révolte a soufflé sur plusieurs pays du monde arabe, notamment ceux du Maghreb, ce qui a poussé certains analystes à parler d’un élargissement de cette révolte à d’autres pays dont l’Algérie qui a connu des journées d’émeutes au début du mois de janvier dernier en plus des différents mouvements de protestation menés par des étudiants, des médecins, des enseignants, des gardes communaux et des travailleurs de Sonatrach.
Par ailleurs, le président Bouteflika avait annoncé lors des deux Conseils ministériels consécutifs des réformes, notamment la levée de l’état d’urgence, une décision saluée par des puissances mondiales telles que les Etats-Unis.
Par Naccera Chenafi