MOURAD MEDELCI À PROPOS DE LA RECONNAISSANCE DES CRIMES COLONIAUX : «La France peut prendre l’initiative»

MOURAD MEDELCI À PROPOS DE LA RECONNAISSANCE DES CRIMES COLONIAUX :  «La France peut prendre l’initiative»

Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a affirmé que la question de mémoire entre l’Algérie et la France fait partie des préoccupations des deux pays.

Dans un entretien accordé à France 24 coïncidant avec la visite de deux jours du président François Hollande en Algérie, il a précisé que cette question «figure parmi les préoccupations de l’opinion publique des deux pays» et «est une réalité qui requiert des politiques une prise en charge courageuse et sereine», d’autant, a-t-il ajouté, que «l’opinion publique joue actuellement un rôle plus grand et plus conséquent que par le passé».

Interrogé pour savoir si l’Algérie s’attend à une reconnaissance et des excuses de la part de la France sur ses crimes coloniaux à la faveur de cette visite, M. Medelci a affirmé que «l’Algérie officielle n’a pas de revendication» à ce sujet mais cela n’empêche pas la France officielle de «prendre toute initiative pouvant être utile dans sa lecture de cette histoire commune»,

a déclaré Medelci. Le ministre algérien des Affaires étrangères a salué «la position du président Hollande sur les évènements du 17 octobre 1961» et relevé que «les relations bilatérales traversaient une phase d’ouverture et d’élargissement susceptible d’ouvrir des perspectives nouvelles pour l’avenir de la coopération entre les deux pays». A propos des relations économiques entre les deux pays, Mourad Medelci a affirmé la nécessité d’établir des relations économiques «plus équilibrées» entre l’Algérie et la France «susceptibles d’ouvrir des perspectives plus larges pour la coopération entre les deux pays».

«Les relations économiques entre les deux pays doivent permettre l’établissement de relations plus équilibrées dans la coopération entre les deux pays», a-t-il indiqué. Pour lui, «des opportunités s’offrent encore à l’Algérie et à la France pour l’établissement de sociétés mixtes dans le domaine de la coopération économique», a-t-il soutenu. Pour le ministre, les relations entre les deux pays «sont privilégiées dans la sphère économique que ce soit sur le plan commercial ou de l’investissement». Le ministre a souligné «l’existence de nombreux domaines d’investissement non exploités».

Il dit qu’«il est nécessaire d’investir ce volet au moins en partie, d’autant qu’il existe une volonté politique claire en France depuis l’accession du président Hollande au pouvoir». S’exprimant sur la visite de Hollande en Algérie, M. Medelci a indiqué qu’elle sera «une occasion non seulement d’évaluer les relations bilatérales mais également d’examiner les voies de les développer dans tous les domaines, notamment économique et politique».

A propos du pacte d’amitié entre les deux pays, le ministre l’a qualifié de «projet positif», mais qui n’a pu aboutir pour plusieurs raisons. «La visite du président Hollande pourrait être sanctionnée par une déclaration commune dans le sens des mêmes objectifs prévus par le pacte».

Le ministre a abordé, dans le même contexte, la question de la circulation des personnes, précisant que «le dossier sera débattu à l’occasion de cette visite». «Nous œuvrerons à l’amélioration des conditions de circulation des citoyens des deux pays», a-t-il dit.

Concernant le dossier malien, le ministre a affirmé que «l’Algérie et la France considèrent que le dialogue entre Maliens est le dénominateur commun et l’instrument privilégié pour la consolidation des institutions de l’Etat du Mali et l’intégrité territoriale de ce pays».  M. Medelci a insisté sur «la poursuite de la lutte contre le terrorisme», soulignant la disponibilité de l’Algérie «à déployer des efforts dans ce sens avec la communauté internationale».

Nouria Bourihane