Mourad Medelci à la radio nationale Chaîne I, »L’Algérie refuse la guerre à ses frontières »

Mourad Medelci à la radio nationale Chaîne I, »L’Algérie refuse la guerre à ses frontières »

L’Algérie ne ménage aucun effort pour une solution politique

Pour la communauté internationale, priorité est donnée aujourd’hui à la solution politique.

Non à la guerre, oui à la solution diplomatique et politique. Telle est la devise de l’Algérie par rapport à la crise au nord du Mali et surtout depuis que certains pays occidentaux poussent à cette solution extrême. «La guerre a ses propres règles, buts et moyens. Certaines guerres démarrent avec de bonnes intentions ou à partir de buts inavoués, le résultat sera le renforcement et la propagation des hostilités et leur inscription dans la durée. Nous ne voulons pas de guerre dans notre voisinage immédiat», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui s’exprimait dans une émission sur la Radio nationale Chaîne I. Rappelant que l’Algérie ne ménage aucun effort pour une solution politique, le ministre des Affaires étrangères a insisté sur le fait que «cette solution est possible. La situation sur le terrain donne raison à la position algérienne. Les parties concernées participent à la recherche de la solution politique. Il y a des déclarations claires d’Ansar Eddine et du Mnla précisant leur disponibilité au dialogue avec Bamako». Il a précisé que les derniers contacts de la diplomatie algérienne avec la venue de plusieurs hauts responsables étrangers à Alger, comme la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, visaient la défense du principe de la solution et du dialogue politiques pour le Mali. «Sur cette question, il y a une conviction partagée par tout le monde. Aujourd’hui, les choses paraîssent plus claires. Le rapport de Romano Prodi (envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel) et les informations qu’il a pu recueillir sur le terrain vont donner plus de force à la solution politique à l’ONU», a souhaité Mourad Medelci.

Plus précis, M.Medelci a ajouté, lors de la même émission, que l’option militaire ne sera, selon lui, qu’un appui à l’institution militaire malienne et une lutte contre le terrorisme et le crime organisé.

«L’Algérie participe à ces actions depuis un certain temps. Combattre le terrorisme est une priorité. La solution politique n’est pas facile. Il faut une mobilisation de toutes les parties maliennes et tous les moyens pour sortir vainqueur du dialogue politique», a soutenu le chef de la diplomatie.

«Nous devons donner toutes ses chances à cette solution politique qui, seule, garantit l’unité du Mali et la présence des institutions sur tout le territoire du pays. L’option militaire ne garantit rien du tout.» A voir les derniers développements sur le terrain, la situation commence à s’éclaircir, du moins en ce qui concerne une intervention militaire des forces étrangères. Il y a quatre jours, une action a été menée par le Mnla contre Al Qaîda au nord du Mali. Au lendemain de cette action, le groupe d’Ansar Eddine s’est rallié au Mnla dans ce combat contre les terroristes d’Al Qaîda et les narcotrafiquants du Mujao. A présent, les autorités maliennes croient à l’option du dialogue plus que par le passé et elles l’ont fait savoir. À la fin du mois en cours, des assises nationales vont se dérouler à Bamako durant lesquelles l’avenir du Mali sera discuté d’une manière collective. Un comité de négociation va être dégagé de ces assises pour discuter avec les rebelles au Nord-Mali. «Ces négociations doivent être menées en urgence pour marginaliser d’une façon automatique l’option militaire. Cette option est inscrite dans des agendas. Aujourd’hui, il est clair que la priorité est donnée à la solution politique. C’est la solution principale pour nous et pour la communauté internationale.», a-t-il ajouté.

Pour M.Medelci, la raison principale de la crise malienne est le sous-développement social et économique et «la communauté internationale doit assumer ses responsabilités. Le Mali n’est pas uniquement un espace pour exploiter les richesses naturelles. Ces richesses doivent être restituées aux Maliens pour qu’ils développent leur pays», a-t-il dit.

Diplomates détenus par le Mujao

«Il n’y a rien de nouveau»

Interrogé sur la situation des diplomates algériens enlevés à Gao par le Mujao (Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest) en avril 2012, le ministre des Affaires étrangères a précisé qu’il n’y a rien de nouveau à leur propos. «J’espère qu’ils se maintiennent en bonne santé. Nous saluons leur courage et nous souhaitons que le dialogue politique inter-malien sera porteur aussi d’une condamnation ferme du phénomène du kidnapping, notamment celui des diplomates algériens à Gao», a-t-il déclaré.