Mourad Bouattou, président du Cluster Boissons Algérie: «Le bilan du CBA est beaucoup plus qualitatif».

Mourad Bouattou, président du Cluster Boissons Algérie: «Le bilan du CBA est beaucoup plus qualitatif».

Le Groupement d’intérêt économique de la filière boissons Algérie, est le premier cluster officiellement crée en Algérie en février 2015, indique dans cet entretien M. Mourad Bouattou, président du Cluster Boissons Algérie, qui dira que les clusters sont des moteurs du développement économique durable.

L’Econews : Deux années déjà sont passées depuis la création du Cluster Soummam, parlez nous un peu de son développement ?

Mourad Bouattou : Le Cluster Boisson Algérie était à l’origine Soummam. Son avantage est l’intégration des territoires donnés et l’émergence d’une filière de boissons. Depuis notre création, nous avons intégré tous les acteurs de la filière à l’image de l’université (recherche), transports (port et logistiques), producteurs de cartons et emballages et bien sur les producteurs de boissons.

Aujourd’hui, je peux dire que le bilan est beaucoup plus qualitatif. Car créer un climat favorable pour le regroupement de plusieurs membres dans une entité juridique, constituée et organisée sous la même bannière était un challenge. Ainsi, aujourd’hui, je peux dire que nous avons réussi à réunir sous ce regroupement de boissons, des acteurs qui sont aux quotidiens compétiteurs sur le marché. Il faut comprendre qu’avec la mondialisation et pour être compétitif, il faut agir et aller ensemble et créer des économies d’échelles. Nous avons également intégré la supplantions, une des missions du Cluster, assurer la compétitivité à partir l’optimisation des coûts.

Quelles sont les missions et objectifs du cluster ?

Il s’agit en premier lieu de fédérer les acteurs de la filière, en créant un climat favorable de concertation et de confiance, grâce à ce nouveau concept en Algérie, favorisant le partenariat et les projets collaboratifs au niveau national et international. Ensuite promouvoir la compétitivité et l’innovation au sein de la filière boissons, en créant des pôles de compétences et mutualiser et optimiser la chaine de logistique, et ce, grâce à la mutualisation des moyens et les économies d’échelles et à ses membres. La création d’un climat attractif et favorable à l’investissement et l’intégration de la filière dans la chaine de valeur de la production sont également des objectifs du cluster.

Quel est votre apport en matière d’amélioration de prix et qualité?

En matière de qualité/prix, chaque entreprise a une politique et une stratégie propre à elle. Mais ce que nous apportons aux membres c’est la contribution d’une manière générale à la mutualisation des compétences. Aujourd’hui, je dirais malheureusement que nous ne sommes pas sur tous les fronts. Concernant la communication, la sensibilisation aux concepts et aux fondamentaux du Cluster, il a été toujours une priorité et un objectif stratégique pour nous. Ainsi, nous sommes en train de construire le Cluster et créer ce partage d’objectifs, d’idées…Concernant les coûts, nous sommes entrain d’élaborer des plans et des stratégies d’achats groupés, qui est la première approche qui va contribuer à améliorer les coûts. Cette stratégie est suivie par les grands groupes mondiaux qui constituent des centrales d’achats. Mais ceci ne viendra qu’avec le travail groupé des membres.

Le marché national de boissons est saturé, existe-t-il une stratégie d’aller vers l’export notamment dans le continent africain?

Certes aujourd’hui nous répondons à 95% des besoins du marché local, cela veut dire que nous sommes compétitifs. Ainsi, je peux dire que ce taux de couverture est significatif. Nos membres exportaient déjà avant même la création du cluster. Ce que nous pouvons apporter dans ce sens c’est de créer des alliances et des stratégies communes avec des opérateurs étrangers. Pour mieux maîtriser les opérations d’exonérations, nous devons aller groupés pour s’enquérir des marchés étrangers. D’ailleurs, la création d’u hub de l’export, une plate-forme de logistique et un guichet unique sont d’une nécessité impérieuse notamment dans cette conjoncture économique du pays.

Quel est le rôle des banques dans l’export?

Le rôle important des banques est d’accompagner les opérateurs. Mais, nous devons, en tant qu’operateurs, aller vers des financements des exportations. L’occasion aujourd’hui est de solliciter les institutions financières multinationales, à l’image de la BID, la BAD…. Ces dernières offrent des produits de financement des exportations, et la mise en place des compagnes de publicité.  Mais je dirais que nous ne pouvons pas être compétitifs si chacun des membres agit isolement. Nous sommes une force de proposition aussi bien pour les institutions dans le cadre de la juridiction et réglementations et apporter un plus aux membres dans le dialogue.