L’ancien premier ministre Mouloud Hamrouche a rendu publique ce matin une déclaration politique mais d’une prudence de loup.
Mouloud Hamrouche.Mouloud Hamrouche. Sa sortie était très attendue d’autant qu’il n’intervient plus publiquement. Ainsi, alors que tous ses anciens et nouveaux partisans désespéraient de le voir intervenir le voilà qu’il met les pieds dans la scène nationale avec une déclaration emprunte de non-dits politiques et de sérieuses interrogations sur le devenir de l’Algérie.
Le constat d’abord est celui déjà fait par la quasi-totalité des observateurs et citoyens algériens : »Notre pays vit des moments sensibles qui vont conditionner son avenir immédiat et profiler irrémédiablement son devenir, au delà de la présidentielle, indépendamment du fait que le Président soit candidat ou pas, par l’arrivée de nouvelles générations aux postes de responsabilité », analyse-t-il.
L’épisode de troubles dans lequel est plongé le pays et surtout les graves affrontements de Ghardaïa interrogent Mouloud Hamrouche. « Il est primordial que les différents intérêts de groupes, de régions et de minorités soient préservés et garantis. De même qu’il est impératif que l’État préserve tous les droits et garantisse l’exercice de toutes les libertés. Ceci est essentiel pour assurer la sécurité, renforcer les avancées, corriger les distorsions, et éliminer les failles », écrit cet enfant du système.

Comme pour rappeler à l’ordre les pourfendeurs de l’armée, et souligner le necessaire consensus entre les différentes composantes nationales, l’ancien premier ministre rappelle : « Faut-il rappeler ici et maintenant que la renaissance de notre identité algérienne et notre projet national ont été cristallisés, abrités et défendus, successivement, par l’Armée de Libération Nationale, puis, l’Armée Nationale Populaire ? Cela n’a été possible que grâce aux hommes qui ont su trouver des compromis et élaborer des consensus ».
Oubliant sans doute que la crise est déjà là, le manque de confiance ayant largement entamé les différents segments du pouvoir, Mouloud Hamrouche ajoute philosophe : « Chaque crise a ses victimes et ses opportunités ». Puis un conseil : « Evitons de gâcher ces nouvelles opportunités ou d’avoir de nouvelles victimes ». Au-delà du constat et des dangers rappelés ailleurs par d’autres acteurs de la scène politique, il n’y a rien de révolutionnaire dans cette déclaration. A moins que l’ancien premier ministre nous réserve une surprise.
Yacine K.