Mouloud Hamrouche au forum de Liberté : «Bouteflika, Gaid Salah et Toufik doivent négocier une sortie de crise»

Mouloud Hamrouche au forum de Liberté :  «Bouteflika, Gaid Salah et Toufik doivent négocier une sortie de crise»

Pour la seconde fois en quelques jours, l’ex chef du gouvernement réformateur, Mouloud Hamrouche est revenu à la charge pour appeler les décideurs algériens à « négocier une sortie de crise » car « il ya un risque d’effondrement ».

« Les trois hommes doivent négocier une sortie de crise. On a besoin de ces trois hommes. Ils ont l’ultime chance et la responsabilité » a estimé ce lundi Mouloud Hamrouche invité du forum de Liberté. « Personne ne peut régler la crise seul. Les trois hommes peuvent donner la chance à l’Algérie, de la sortir de la crise, d’entrer dans l’histoire et redorer le blason à l’Algérie », a-t-il dit.

L’ex chef du gouvernement qui laisse transparaitre des dispositions à jouer un rôle dans la transition à laquelle il appelle de ses vœux donne des assurances que les changements auxquels il appelle ne sont pas destiné contre ces décideurs. «Je suis convaincu que ces trois hommes connaissent le poids de la crise, son coût. Ce sont des hommes courageux. Leur premier acte doit s’adresser à leurs hommes, appeler au clame et à la discipline. La sortie de crise est au profit de tout le monde est n’est dirigée contre personne », dit-il.

« Je fais appel aux hommes en place. J’ai dit la nouvelle génération doit mettre le pied dans l’étrier. Et l’ancienne doit préparer son départ. Je ne souhaite pas un effondrement du système. Le changement doit s faire dans l’ordre. Nous allons le maitriser, dans la sérénité. On va examiner les fondements du système et voir quelques types d’institutions mettre en place », explique-t-il.

S’il lance un appel à ces trois dirigeants, appelés à remettre les clés un jour ou l’autre, c’est que l’ancien chef du gouvernement considère que la situation est « intenable » et que la crise a atteint son paroxysme. «J’ai fait un bilan, c’est une crise inutile. Dans d’autres pays, ça aurait donné lieu à des bouleversements, à des changements dans le mode de gouvernance. Ici, on est à la case de départ. Cette crise a détruit l’essentiel de ce qu’on a fait. Elle a touché les fondements de la société et de l’Etat. Il y a un risque d’effondrement : où on tergiverse et la dégradation va continuer ou alors on se donne une adresse, des noms, en leur demandant maintenant de discuter du futur, mais pas du passé. Nous ne sommes pas entrain de juger un bilan, mais de chercher une sortie de crise ». « La situation n’est plus tenable. On ne peut plus continuer dans des méthodes qui ont échoué », décrète-il.

Selon lui, la « nouvelle génération sait ce qui se passe autour, dans le monde. La sécurité la mieux garantie est dans les sociétés ouvertes. Notre réfléchir comment garder le contact avec la société ». Pour Hamrouche, le problème n’est pas tant dans le quatrième mandat autant qu’il est dans l’urgence de trouver une issue à une situation critique où « tout n’est pas à exclure ». « Si ces trois hommes décident, cela va créer une dynamique au sein de l’élite dirigeante et parmi les partis », soutient-il avant de conclure sur la nécessité d’aller à un consensus. « Dans l’élaboration du nouveau consensus, il faut des séquences articulées sur la défense des constantes et de l’unité de la Nation. Mais il faut que ces trois hommes expriment leur volonté et leur engagement d’aller dans cette voie ».

Sofiane Tiksilt