Après s’être imposé une longue diète médiatique, Mouloud Hamouche semble avoir retrouvé sa langue. Déclarations écrites, forum, conférences : tous les registres de communication pour lui permettre de se replacer sur la scène politique, au moment où le débat sur la révision constitutionnelle oppose frontalement pouvoir et opposition.
Invité samedi par le Quotidien d’Oran, l’ex chef du Gouvernement a tenu d’emblée à préciser que son intervention n’a rien de contextuel, mais qu’elle se veut comme un regard sur les 50 années d’indépendance. Un regard critique voire un réquisitoire contre un système arrivé selon lui au bout de ses limites historiques.
Pour lui, l’heure est arrivée pour restaurer un état démocratique souverain et social dans le cadre des valeurs de l’islam ». Pour Mouloud Hamouche, « la culture du pouvoir en Algérie a pris le pas sur la culture de l’Etat ». Selon lui, tous les chefs d’Etat n’ont pas réussi a donner corps , à travers des institutions pérennes, à un Etat qui soit le reflet d’une société qui transcende ses appartenances tribales, régionales, claniques, au nom de l’intérêt général.
Critique sur le mode de gouvernance actuelle, sur le déficit de démocratie, à cause du système en place, le chef des Réformateurs invite à « repenser l’édification de l’État et de l’Autorité ». Mouloud Hamouche met en garde contre le risque d’ « effondrement de l’Etat » en raison d’une crise qui perdure, selon lui depuis un quart de siècle.
Après ces constats, quelle solution ? Pour l’invité du journal, il faut rediscuter aujourd’hui les termes d’un nouveau pacte politique national, dans le cadre d’un consensus. Mais pas le consensus tel que porté par le projet de Constitution proposée par le président . Cette Constitution, de son point de vue, marque un retour en arrière par rapport à celle de 1989, au temps où il était encore dans les coulisses du pouvoir.